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De Leipzig à Lima en passant par Los Angeles, l’Alliance syndicale mondiale Fresenius réclame la fin des atteintes aux droits des travailleurs
L'Alliance syndicale mondiale Fresenius, qui représente plus de 50 syndicats du monde entier, dénonce d’une seule voix les violations des droits des travailleurs chez le géant allemand de la santé.
Les membres de l’Alliance agissent au sein des entreprises aussi bien qu’en ligne, comme en témoignent les débats du congrès du syndicat allemand ver.di à Leipzig (lien) ainsi que les manifestations de solidarité dans le monde entier.
L'Alliance demande à Fresenius de conclure un accord mondial pour remédier à son bilan négatif quant au respect des normes internationales du travail dans des pays tels que le Pérou ou les États-Unis.
Aux États-Unis, Fresenius recourt depuis longtemps aux services de consultants tiers pour empêcher les employés de former un syndicat dans ses cliniques. L'entreprise a versé plus de 400.000 $ à des « briseurs de syndicats », qui ont souvent recours à des tactiques d'intimidation et à d'autres méthodes discutables pour stopper les efforts de syndicalisation. Des travailleurs américains ont été contraints d'assister à des séances d'endoctrinement anti-syndicat, et d'autres travailleurs ont fait état d'échanges individuels pour les inciter à ne pas soutenir un syndicat.
Au Pérou, des travailleurs ont déposé plainte au motif que l'entreprise utilise illégalement des contrats temporaires pour 258 travailleurs. De plus, les travailleurs affirment que la direction régionale de la division de gestion hospitalière de l'entreprise, Quirónsalud, a harcelé et ciblé des militants syndicaux. Elle a récemment mis un terme à l'emploi de cinq militants et, l'an dernier, a congédié deux dirigeants syndicaux, qu'elle a depuis été obligée de réintégrer.
Sofia Espinoza, responsable nationale du syndicat Fresenius au Pérou, a déclaré :: « Après avoir distribué l'information [sur le syndicat] à mes collègues, la direction m'a dit que je devrais " assumer les conséquences " de diriger le syndicat ».
Malheureusement, des problèmes similaires sont évoqués par les travailleurs de tous les sites de Fresenius dans le monde entier. Ce comportement est d'autant plus troublant que Fresenius a annoncé l'expansion de ses activités en Colombie, un pays où il est notoire que la protection des syndicats est déficiente.
« La croissance de Fresenius en Colombie, un pays où les violations des droits sont généralisées, est profondément inquiétante », a déclaré Christy Hoffman, Secrétaire générale d'UNI Global Union. « L'entreprise a pour habitude de faire fi des droits des travailleurs - et des normes internationales - et doit immédiatement prendre des mesures concrètes pour régler ces problèmes systémiques. »
Et Rosa Pavanelli, Secrétaire générale de l’Internationale des Services Publics, d'ajouter : « Les problèmes rencontrés aux États-Unis et au Pérou ne sont pas isolés. Ce sont des problèmes structurels touchant l’entreprise et qui doivent être réglés à l’échelle mondiale par le biais de négociations avec les syndicats, avec l’implication d’autres parties prenantes. Notre objectif est de veiller à ce que les
bénéfices ne viennent pas de la compression des salaires et de la détérioration des conditions de travail et des soins aux patients. »
« IndustriALL Global Union se rallie aux appels lancés à Fresenius en faveur du respect des droits fondamentaux de tous les travailleurs, où qu’ils se trouvent », a ajouté Kemal Özkan, Secrétaire général adjoint d’IndustriALL.
En mai 2019, plus de 50 représentants des travailleurs et des syndicats d'Europe, d'Amérique du Nord et du Sud, d'Afrique et d'Asie se sont réunis à Francfort pour lancer l'Alliance syndicale mondiale Fresenius. Cette Alliance est coordonnée par les fédérations syndicales internationales IndustriALL, UNI et ISP. Les syndicats tentent de conclure un accord mondial avec l'entreprise qui emploie 280.000 travailleurs dans une centaine de pays.
Foto: Kay Herschelmann