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Le Président d’UNICARE Europa déclare que les soins ne peuvent pas être livrés aux caprices du marché
S’exprimant à la récente réunion tripartite de l’OIT, le président d’UNICARE Europa, Frédéric Favraud, de l’affilié français FEC-FO, a réclamé un changement dans les modes de financement des systèmes de soins.
Selon lui, nous devons investir davantage dans les soins, et non pas moins, et UNICARE doit se battre pour ce changement en Europe mais aussi partout dans le monde. Le financement du secteur des soins doit être fondé sur les besoins et ne pas être soumis aux règles et exigences du marché. Cela implique en particulier que les coûts de la santé ne soient pas associés aux déficits publics. En France, par exemple, les comptes de la sécurité sociale ont été soumis aux politiques de réduction du déficit public et subordonnés aux critères de convergence fixés par la Commission européenne. La sécurité sociale a fait l’objet d’une impressionnante offensive de réduction des coûts avec des conséquences dramatiques dans le domaine de la santé et pour les travailleurs du secteur.
Il a ajouté que les professionnels de la santé devaient pouvoir travailler efficacement dans le système de la santé et ne pas subir les diktats des décideurs. Il a expliqué que cette liberté devait être garantie pour empêcher la mise en œuvre de dispositifs subordonnant les décisions et les choix des médecins et professionnels de la santé à des critères de coûts et d’économies. A nouveau, la France est un triste exemple : un système de contrats de bonne conduite a été établi entre les assurances de santé et les médecins. Selon les termes de ces contrats, les médecins doivent s’engager à réduire leurs prescriptions (médicaments, arrêts de travail) et reçoivent en fin d’année une prime proportionnelle aux économies réalisées. Il est évident que ce dispositif va à l’encontre des besoins des patients et de leur santé.
Frédéric Favraud a terminé en soulignant l’importance d’un système d’éducation librement accessible, indiquant que c’est une revendication que nous devons soutenir car c’est la condition sine qua non pour que les enfants des travailleurs aient accès aux longues études comme la médecine et les soins infirmiers. Les études doivent être mises en place par l’instruction publique afin de garantir la qualité et l’objectivité de leur contenu. Les employeurs ne doivent pas être sollicités pour les subsidier ni pour gérer directement l’enseignement. Nous savons qu’ils ne font jamais rien sans condition ni sans essayer d’en tirer profit pour eux. Toujours en lien avec cette question de respect de l’indépendance des professionnels de la santé dans l’exercice de leur profession, il est nécessaire de placer la formation initiale et continue à l’abri de l’influence des groupes financiers et privés.