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Suisse. Le Conseil fédéral doit tirer les conséquences de la crise et abandonner ses projets de libéralisation et de privatisation
Communiqué de presse - Syndicat de la Communication
Le Conseil fédéral doit tirer les conséquences de la crise et abandonner ses projets de libéralisation et de privatisation
Tirant les conséquences de l’échec du modèle néolibéral qui a mené à la crise mondiale actuelle, les délégués du Syndicat de la Communication exigent un revirement à 180° de la politique de la Confédération en matière de libéralisation et de privatisation dans le domaine postal et en matière de télécommunications. Le Syndicat de la Communication va lancer un vaste débat public sur le rôle de l’Etat et de ses entreprises dans les services publics.
La crise financière et économique qui frappe le monde entier marque la faillite du modèle néolibéral, dont une facette particulièrement dommageable est la libéralisation et la privatisation inconsidérées des services publics. De telles politiques irresponsables ont pour conséquence d’abaisser la qualité des prestations, de durcir les conditions de travail des employés, et de faire payer plus cher l’immense majorité des usagers pour financer les cadeaux faits aux très gros clients, comme l’a encore récemment prouvé la libéralisation du marché suisse de l’électricité.
Forts de ce constat, les délégués du Syndicat de la Communication, réunis jeudi 27 novembre en assemblée à Berne, ont unanimement décidé de renforcer leur lutte contre la poursuite de la libéralisation du marché postal et contre la privatisation de Swisscom. Le Syndicat de la Communication va intensifier son engagement pour le service public, en élaborant un paquet de mesures concrètes destinées à faire prévaloir ses vues sur les plans politique et syndical.
Les délégués du Syndicat de la Communication exigent dans un premier temps un changement radical de la politique de la Confédération dans le domaine de la poste et des télécommunications.
Poste :
- Le Conseil fédéral doit retirer son projet d’abaisser à 50 gr. le monopole de la poste aux lettres dès juillet 2009 par simple voie d’ordonnance. L’enjeu d’un tel abaissement est en effet tel qu’il est scandaleux de vouloir l’exclure de tout débat démocratique.
- Le Parlement doit se saisir lui-même du dossier et, conformément à la décision du Conseil des Etats dans le cadre du programme de législature, repousser sine die toute nouvelle libéralisation du marché postal. Tant les exemples étrangers d’ouverture totale du marché postal que celui du marché suisse de l’électricité démontrent que l’immense majorité des usagers – dont les PME – et la totalité des employés sortent perdants de telles libéralisations irraisonnées.
- Le Parlement doit renoncer à transformer la Poste en société anonyme. Une telle transformation ne sert en effet les intérêts ni de l’économie, ni des régions, ni de la clientèle, ni des citoyens. Elle constitue au contraire une menace à moyen terme sur les moyens de contrôle de cette entreprise de service public par la population. L’ouverture de son capital serait en outre un risque pour la qualité et l’étendue du service public.
- Le Conseil fédéral doit intervenir auprès des acteurs privés de la branche pour qu’ils négocient et concluent avec les syndicats une convention collective de travail de branche.
TÉLÉCOMMUNICATIONS
- Le Conseil fédéral doit définitivement renoncer à son projet de privatisation totale de Swisscom.
Les enjeux actuels autour du marché postal ou des télécommunications dépassent ces branches et concernent l’ensemble des services publics. C’est pourquoi le Syndicat de la Communication a décidé de mener, en collaboration avec l’Union syndicale suisse, une campagne visant à redéfinir le rôle de l’Etat et de ses entreprises en matière de service public, avec une reprise offensive du débat contre les libéralisations et les privatisations.
Le Syndicat de la Communication est certain de pouvoir compter, en ces questions, sur le soutien d’une majorité de citoyennes et de citoyens. Il s’efforcera de renforcer encore cette majorité en lançant un vaste débat public dans les médias et la population.
Berne, le 28 novembre 2008