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Le Conseil fédéral a publié aujourd’hui l’ordonnance par laquelle elle prononce l’abaissement à 50 g du monopole de la Poste sur la poste aux lettres. Le Syndicat de la Communication prend acte avec dépit de cette confirmation que le Conseil fédéral reste sourd à toutes les voix qui l’invitaient à davantage de prudence. La voix du syndicat bien sûr, mais aussi celle des commissions ad hoc des deux Chambres fédérales, ainsi que le plénum du Conseil des Etats. | |||
Cet abaissement du monopole postal, dont l’existence est parfaitement justifiée par le financement des coûts du service universel et du réseau postal, affaiblit inutilement la capacité de la Poste d’assurer sa mission de service public avec la qualité et la proximité que réclament des catégories entières de la population, partout dans le pays. Cette mise en péril est par ailleurs particulièrement malvenue en période de crise économique. En une telle période, le tissu économique suisse, principalement constitué de petites et moyennes entreprises, a besoin de services publics stables, accessibles et de qualité. Et non pas d’une Poste affaiblie. En outre, cette baisse du monopole est potentiellement destructrice d’emplois auprès d’un bon employeur tel que la Poste, tandis que les perspectives de remplacement par des poste de travail équivalents chez d’autres opérateurs sont nulles.
Malheureusement, les effets néfastes de ce libéralisme a tout va du Conseil fédéral se font déjà sentir. C’est bien en prévision d’une libéralisation totale du marché postal que la Poste souhaite restreindre son réseau de plus de 400 offices de poste. Il s’agit selon le syndicat d’une grossière erreur de stratégie d’entreprise, mais les faits sont là : la Poste souhaite encore et encore supprimer les offices de poste les uns après les autres afin de ne garder que les plus rentables, sans considération pour sa mission de service public. Le syndicat combat d’ailleurs énergiquement cette intention, notamment au moyen d’une pétition (www.reseaupostal.ch) qui a déjà récolté plus de 40000 signatures en un mois. |
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Berne, le 22 avril 2009 |