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Le Syndicat veut ancrer dans la Constitution le service public postal
Confronté à un démantèlement massif du réseau d'offices de poste, à un projet de libéralisation totale du marché postal et aux conséquences néfastes de cette évolution sur les salarié-e-s et sur l'emploi, le Syndicat de la Communication veut lancer une initiative populaire pour pérenniser le réseau postal et le service universel. Et pour fixer son financement : maintien d'un monopole résiduel sur le courrier et bénéfices d'une éventuelle banque postale. Décision finale le 13 juin prochain.
Son actuelle campagne contre le démantèlement du réseau d'offices de poste (www.reseaupostal.ch) était pour le Syndicat de la Communication un test grandeur nature sur la popularité de son combat en faveur d'un vaste service public postal. Le test est d'ores et déjà réussi, avec 90'000 signatures réunies en moins de huit semaines pour sa pétition et des réactions systématiquement positives sur le terrain. Le 13 juin prochain à Berne, à l'occasion d'une grande manifestation, le syndicat remettra sa pétition à la direction générale de la Poste et mettra ainsi une terme à sa campagne de terrain.
Mais, sous réserve de l'acceptation d'une assemblée extraordinaire des délégués convoquée pour le matin même, cette manifestation sera aussi l'occasion de lancer une initiative populaire qui cristallise les trois principales préoccupations actuelles en matière de politique postale : maintien du service public postal, libéralisation du marché et revendication d'une banque postale.
Le Syndicat de la communication constate que tant le Conseil fédéral que la direction de la Poste font actuellement fausse route. Tous deux considèrent que la libéralisation totale du marché postal est inéluctable et en tirent par anticipation des conséquences qui nuisent aux intérêts des usagers, de l'économie, des régions et du personnel : restructuration du réseau, menaces sur la palette de prestations et sur certains aspects qualitatifs fondamentaux du service universel, pressions sur les conditions de travail. Rien de nouveau en vérité, puisque tous les exemples étrangers de libéralisation totale du marché ont jusqu'à aujourd'hui abouti à ces péjorations.
Le Syndicat de la Communication est convaincu qu'il faut inverser cette logique résignée. Il s'agit d'abord de définir le service public postal tel que nous le voulons, puis fixer les conditions nécessaire à son accomplissement. Tel est le but concret de l'initiative projetée. Dans un premier paragraphe, l'initiative définit le service public postal que nous voulons, à savoir que la Poste exploite avec son propre personnel un réseau d'offices de poste couvrant l'ensemble du territoire. Et que chaque habitant-e dispose d'un accès aisé et rapide à l'ensemble des prestations du service universel. Le second paragraphe définit les conditions à préserver pour en assurer la pérennité : il stipule que les coûts non couverts du service universel sont financés d'une part par les revenus d'un monopole résiduel sur le courrier, d'autre part par les bénéfices d'une banque postale, laquelle doit appartenir entièrement à la Poste suisse.
L'idée d'une banque postale n'est pas nouvelle pour le Syndicat de la Communication: voilà plusieurs années déjà que le congrès du syndicat a approuvé à une très large majorité la création d'une banque postale, mais à deux conditions sine qua non: premièrement qu'elle demeure à 100% entre les mains de la Poste suisse, deuxièmement que ses bénéfices soient consolidés au niveau du groupe Poste, afin qu'ils puissent contribuer à la couverture des coûts du réseau postal. C'est précisément cette vision que l'initiative veut sécuriser au niveau constitutionnel, en liant banque postale et réseau.
Par le passé, le Syndicat de la Communication a pu bénéficier de collaborations fructueuses avec divers partenaires politiques et associatifs sur toutes ses grandes campagnes politiques. C'est donc tout naturellement qu'il espère récréer de tels partenariats autour de cette initiative populaire.
Si les délégués du syndicat approuvent le lancement de l'initiative le 13 juin, le syndicat espère pouvoir lancer dès cet automne la campagne de récolte de signatures.
Berne, le 12 mai 2009