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Carrefour sous pression
La pression a monté d’un cran chez Carrefour Italie le 17 et 18 juillet 2009 lorsque les organisations syndicales Filcams-CGIL, Fisascat-CISL et Uiltucs-UIL ont mené une grève dans tout le pays pour dénoncer la remise en cause de l’accord collectif d’entreprise et les pertes d’emploi liées aux fermetures de magasins prochaines. Des décisions inacceptables pour les syndicats qui ont signé, fin juin, un pacte social national avec les employeurs du secteur du commerce permettant d’anticiper et de limiter les effets de la crise économique sur l’emploi en influençant l’organisation du travail. "Nous avons voulu renvoyer l'affaire à UNI », explique Filcams dans un communiqué "pour ouvrir un dialogue et un débat au niveau européen, afin de trouver une solution commune qui permettra de garantir et de protéger les emplois pour tous les travailleurs parce que la société a mis au point un plan de restructuration pour faire face à la crise qui affecte également d'autres pays." La multinationale Carrefour, un géant, compte aujourd’hui plus de 15 000 magasins exploités en propre ou en franchise dans 33 pays et 495 000 employés. Mais l’entreprise, qui réalise 72% de son chiffre d’affaire en France, Belgique, Italie et Espagne a de plus en plus de mal à résister à la concurrence des autres entreprises. UNI europa a réuni les organisations syndicales de ces pays le 3 juillet dernier, quelques jours seulement après l’annonce par le Directeur général Lars Olfsson d’un plan stratégique « pour transformer Carrefour » destiné à séduire les investisseurs. Un plan qui, bien qu’il ne mentionne pas explicitement l’emploi, fait l’objet de beaucoup d’interrogations de la part des organisations syndicales qui y voient un risque de restructuration profond si les objectifs à court terme ne sont pas atteints. En Belgique, l’entreprise fait régulièrement la « une » des journaux. Elle vient de perdre sa place de leader historique de la grande distribution au profit du discounter Colruyt. Les affiliés d’UNI europa en Belgique ont connu un de leurs combats des plus durs à l’automne dernier, et ont reçu un soutien massif de leurs membres durant un long mois d’action collective. Carrefour a, comme en Italie, tenté de remettre en cause la convention collective applicable mais cette fois par le biais d’un montage juridique. Mal lui en a pris, l’entreprise perd procès sur procès, indiquent les syndicats. Par ailleurs, en Pologne, notre affilié Solidarnosc critique le manque de dialogue avec les représentants syndicaux alors que 23 magasins au minimum vont fermer ou être vendus dans les semaines à venir. Dans de nombreux pays, comme en Espagne, où il n’y a pas encore eu de licenciements secs, les premières victimes des fermetures et du repli de l’activité sont les travailleurs intérimaires et les employés en contrat à durée déterminée dont les postes de travail ne sont pas remplacés. Elles se comptent en milliers. UNI a bien entendu interpellé la direction mondiale du groupe sur ces « affaires ». Face à ces difficultés structurelles, la restructuration du secteur, et conjoncturelle, la crise économique, UNI reste ouverte au dialogue avec la multinationale car des solutions peuvent et doivent être trouvées rapidement. UNI a montré par le passé être un interlocuteur valable. Mais le dialogue repose avant tout sur une confiance mutuelle dont le pré requis, pour les organisations syndicales, est le respect des droits individuels et collectifs des travailleurs. |