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Securitas épinglé pour ses pratiques de travail déplorables en Inde
Les récits suivants ont été rapportés cette semaine dans le grand quotidien suédois, Svenska Dagbladet.
Securitas accusé de conditions frisant l'esclavage
21 mars 2011
Les 280.000 salariés qu'emploie Securitas dans le monde sont traités fort différemment, selon le syndicat qui accuse le géant de la sécurité d'imposer des conditions frisant l'esclavage et d'un comportement antisyndical.
"J'ai rencontré des gens qui n'ont pas reçu leur salaire depuis des mois. Sans document d'emploi formel et aucune précision sur le salaire", déclare Stefan Andreasson, coordinateur du Conseil de LO-TCO en Inde, au quotidien suédois Svenska Dagbladet.
En Inde, le salaire mensuel est de 94,31 €, sans congés payés ni indemnités de maladie.
Pour Alice Dale, la responsable du département Services d'entretien et de sécurité d'UNI Syndicat mondial, celui-ci estime que Securitas traite bien son personnel en Europe mais n'applique pas les mêmes critères dans beaucoup de pays en développement.
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Critiques dures à l'encontre de Securitas
21 mars 2011
94,31 € par mois, pas de congés, pas d'indemnités de maladie : ce sont des conditions normales pour le personnel de Securitas en Inde. Le géant suédois de la sécurité, présent dans 45 pays et qui emploie 280.000 personnes, fait l'objet de vives critiques de la part du syndicat pour ses abus et les conditions proches de l'esclavage qu'il impose à son personnel, particulièrement en Inde.
"On ne les traite pas comme des salariés, plutôt comme des esclaves". Stefan Andreasson, le coordinateur du Conseil de LO-TCO en Inde, enquête depuis des années sur la situation des agents de sécurité dans ce pays et il juge très durement la manière dont Securitas traite ses salariés.
"J'ai rencontré des gens qui ne sont plus payés depuis des mois. Ils n'ont aucun document prouvant qu'ils ont un emploi et aucun bulletin de paie. En outre, Securitas Inde a une attitude extrêmement antisyndicale," déclare Stefan Andreasson.
Securitas mène ses activités en Inde en collaboration avec une firme locale du nom de Walsons Security. Cette dernière détient 51% de l'entreprise et, selon le syndicat, c'est l'argument qu'invoque principalement Securitas pour se déclarer impuissante.
"Pour moi, c'est un raisonnement spécieux. Son influence est incontestable. Securitas est une enseigne scandinave qui devrait prôner la sécurité et la qualité. On a du mal à l'imaginer quand on voit comment le personnel est traité."
Après l'intervention d'UNI Syndicat mondial, la direction a accepté d'autoriser le personnel à s'organiser, mais uniquement dans une organisation créée par l'entreprise. "Ce syndicat est totalement inutile; il est contrôlé par l'entreprise. Son comportement est vraiment préoccupant. J'ai rencontré des agents de sécurité terrifiés à la perspective de représailles".
Une enquête réalisée par UNI auprès du personnel de Securitas affilié à UNI en Inde indique que les heures supplémentaires non rémunérées sont une pratique systématique et que les salariés n'ont pas de congés payés. Les réponses au questionnaire montrent que les agents de sécurité travaillent par pauses de 12 heures, sept jours par semaine, pour approximativement 94,31 € par mois. Une des personnes interrogées répond "Je n'ai pas de vacances ni d'indemnités de maladie. Je ne vois pratiquement jamais ma femme et mes enfants parce je ne suis pas payé si je prends congé."
Suresh Kumar Ranga, qui a mené l'enquête, est convaincu que Securitas tire parti de la situation des pauvres en Inde pour les exploiter. "Le taux de chômage est très élevé dans notre pays et ceux qui ne sont pas contents sont vite remplacés. C'est pourquoi très peu osent se plaindre", confie-t-il.
Le syndicat finlandais des services PAM a été récemment en conflit avec Securitas. Il affirme que l'employeur a envoyé à ses salariés une lettre les exhortant à changer le syndicat lorsque celui-ci appelle à la grève. "C'est une attaque contre le droit syndical", estime Nancy Lökfors, la responsable de l'information du PAM.
Le directeur de Securitas pour la Finlande, Jarmo Mikkonen, affirme qu'il s'agit d'un malentendu et déplore que la lettre de la direction ait été perçue en ce sens.
Pour Alice Dale, la responsable du département Services d'entretien et de sécurité d'UNI Syndicat mondial, celui-ci estime que Securitas traite bien son personnel en Europe mais n'applique pas les mêmes critères dans beaucoup de pays en développement.
Une multinationale de cette taille peut mettre la barre plus haut, mais nous constatons souvent qu'elles sont en fait partie du problème et qu'en réalité, elles abaissent les critères.
La Fédération suédoise des travailleurs du transport considère Securitas comme un des meilleurs employeurs de Suède s'agissant des conditions de travail. Le Président du syndicat, Lars Lindgren, ne pense pas qu'on puisse demander à l'entreprise d'offrir dans d'autres pays les mêmes conditions qu'en Suède.
Elle calque son action sur la pratique locale. Bien sûr, elle agit parfois mal, mais elle le fait pour conserver sa part de marché.
Toutefois, Lars Lindgren estime que Securitas viole l'accord mondial auquel elle a accepté de se conformer.