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Des délégués motivés à l’ouverture de la conférence de Toulouse
Une cérémonie d’ouverture dynamisante, alliant poésie, danse, discours et musique, a donné le coup d’envoi des trois journées au cours desquelles les syndicats européens du secteur des services planifieront leur ligne de conduite.
Le maire de Toulouse, Pierre Cohen, a souhaité la bienvenue aux participants. Il a déclaré que la ville de Toulouse n’avait pas été choisie par hasard pour accueillir cet événement. Toulouse fait partie du tissu social européen qui est fragilisé par la crise actuelle. Le système capitaliste est confronté à sa pire crise depuis 1929. Tandis que les banquiers bénéficient de parachutes dorés et autres stock-options, que les PDG reçoivent des primes indécentes, ce sont les citoyens qui paient la facture. Pierre Cohen a estimé que nous devons revenir à une Europe sociale grâce à une réforme de l’économie et une croissance durable. La question posée à la conférence est: "Dans quelle Europe voulons-nous vivre?".
Pour la syndicaliste française, Virginie Fernandez - s'exprimant au nom des 30 syndicats français affiliés à UNI Europa -, Toulouse est le lieu idéal pour poser ces questions cruciales sur l'avenir de l'Europe, car Toulouse a été le berceau du mouvement syndical français et la ville dans laquelle s’est construite la France socialiste. Mais cette idée de la France doit maintenant être défendue. La France est en souffrance. 65% des Français sont plus pessimistes que jamais. Ils craignent que nous ne sortions pas de la crise et qu’elle entraîne de nouvelles pertes d'emploi et de nouvelles coupes budgétaires. Les syndicats doivent mettre en œuvre leur vision de l'Europe, en mobilisant les travailleurs et en faisant entendre leur voix au niveau national et au niveau international. C'est là le rôle d’UNI Europa et la raison pour laquelle la présente conférence est si importante, car elle porte la responsabilité de transformer l'espoir des travailleurs européens en réalité.
Bernadette Ségol, ancienne Secrétaire régionale d'UNI Europa et actuelle Secrétaire générale de la Confédération européenne des syndicats (CES), a ensuite évoqué les défis auxquels l’Europe est confrontée. B. Ségol, première femme à la tête de la CES et native de la région de Toulouse, a appelé les syndicats à être motivés au moment où le monde entre dans une période dangereuse tant économiquement que socialement.
Bernadette Ségol a ensuite souligné que la bonne nouvelle était que la taxe sur les transactions financières que les syndicats réclamaient, est maintenant sur la table. Cette mesure fait maintenant partie du plan du Président Barroso pour l'Union européenne. Elle a toutefois signalé que plusieurs gouvernements s’opposeraient à ce qu’elle soit utilisée pour alimenter le budget de l’UE. Les syndicats maintiendront catégoriquement que la taxe doit servir à réparer les dégâts causés par la crise.
Bernadette Ségol a appelé les syndicalistes européens à être audacieux et progressistes et à suivre l’exemple des syndicats allemands qui ont affirmé récemment leur total soutien à l'euro et l'Union européenne. Elle a mis en garde contre un retour aux frontières nationales qui nuirait à tous les travailleurs et pourrait mettre en péril tout ce pour quoi le mouvement syndical a travaillé pendant les 50 dernières années.
«Nous n'écouterons pas les nationalistes qui disent que se débarrasser de l'Europe est la réponse à la crise."
Bernadette Ségol a insisté sur le fait que les contribuables ne devaient pas payer pour les erreurs commises par d'autres. Elle a affirmé que train de mesures « Six-Pack » (le paquet de six actes législatifs), annoncé par le Parlement européen la semaine dernière, aurait entraîné l’Europe dans une spirale dépressive si ces mesures avaient été appliquées en 2007, avant la dernière crise.
«Elles ne traitent que les symptômes de la maladie, plutôt que la maladie elle-même», a déclaré Bernadette Ségol.
Bernadette Ségol a mentionné une lettre que le Président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, a envoyée au gouvernement italien et qui a été publiée dans la presse italienne. Cette lettre préconise de privatiser et libéraliser les services locaux, de modifier la réglementation du travail et d’augmenter l’âge de la retraite.
Les syndicats doivent agir ensemble pour combattre de telles mesures ainsi que les interventions sur l’euro qui entraînent une baisse des salaires.
Frank Bsirske, Président d'UNI Europa, a rendu hommage au leadership de Bernadette Ségol pendant son mandat de Secrétaire régionale d’UNI Europa et l’a félicitée pour son élection à la CES.
Bsirske a mis les délégués à la conférence au défi de trouver de nouvelles façons de réagir aux événements actuels, qui se traduisent par une crise majeure, non seulement de la zone euro, mais de l'Union européenne. Même le Président de la Banque mondiale a récemment admis qu’une nouvelle tempête arrivait.
Franck Bsirke a appelé les dirigeants syndicaux réunis à Toulouse à oeuvrer pour trouver des réponses à la dernière série de règles de l’UE, qui représentent une nouvelle attaque contre l’Europe sociale. Il faut une politique internationale qui soit contraignante et qui donne plus de poids aux travailleurs dans leur lutte contre les capitalistes. Une structure pour le changement doit être mise en place.
Zebda, un groupe français politiquement engagé, a clos la cérémonie d’ouverture par son tube emblématique “Motivés” appelant les travailleurs à être motivés à travailler ensemble et à lutter pour des changements sociaux et économiques.