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Les syndicats européens disent NON au nouveau traité de stabilité
UNI Europa qualifie ce traité d'antisocial, antidémocratique et anti-européen. Les syndicats se mobilisent dans toute l'Europe pour empêcher les gouvernements de cimenter des politiques d'austérité néolibérales
« Avec ce traité, les gouvernements de l'UE mènent le modèle européen droit dans le mur et, en même temps, écrasent les travailleurs et les citoyens », a déclaré Oliver Roethig, Secrétaire général d'UNI Europa, à la réunion du Comité directeur de la CES. « En tant que syndicats et citoyens, nous devons arrêter ce processus. Notre première priorité est de couler ce traité! En tant que syndicats, nous nous mobiliserons à tous les niveaux. »
Les syndicats européens organisent une Journée d'action européenne le 29 février.
Le traité est un nouvel élément de la contre-révolution néolibérale qui utilise la crise financière comme prétexte pour mettre en place des politiques d'austérité et mener une guerre ouverte contre les syndicats.
Il est antisocial, en ce sens qu'il pousse les gouvernements à réduire les allocations sociales encore plus et qu'il empêche des investissements durables pour la croissance.
Il est antidémocratique car les négociations se déroulent à la hâte, à huis clos, à l'écart du Parlement européen et d'un débat public approfondi ; le contenu de ce traité empêche les parlements nationaux élus de mener autre chose que des politiques d'austérité dans les prochaines années.
Il est anti-européen car il fait reculer l'Europe sociale, les acquis sociaux gagnés par des générations ; au lieu d'une Europe sociale, nous assistons à un retour au capitalisme en vigueur à Manchester au XIXe siècle. Il sape le soutien des travailleurs et des citoyens en faveur du projet européen, alors que ce soutien est si important en ces temps où la mondialisation ne cesse de se renforcer.
Dans sa déclaration sur le « Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance de l'union économique et monétaire », la CES s'oppose sans équivoque à ce traité et présente une contre-proposition :
L'Europe a besoin d'une union économique différente, dotée d'une forte dimension sociale reposant sur les principes suivants :
- Un mandat plus clair pour la BCE. L'objectif de la BCE devrait être de promouvoir la stabilité des prix ainsi que le plein emploi et la convergence entre les situations financières des États membres. La BCE devrait avoir non seulement la possibilité mais aussi l'obligation d'agir en tant que « prêteur et acheteur de dernier recours » pour la dette souveraine. Il faudrait une mise en commun partielle de la dette via des euro-obligations.
- Une clause de protection salariale imposant le plein respect de l'autonomie des partenaires sociaux pour mener des négociations collectives et empêchant que le pacte fiscal ne s'immisce dans le domaine des salaires, des systèmes de négociations collectives, des mécanismes de formation des salaires, des actions collectives et de la syndicalisation. Les salaires ne sont pas un frein à l'économie mais un moteur de celle-ci.
- Des dispositions pour sauvegarder la croissance : exclure de la règle d'or budgétaire les investissements publics qui soutiennent le potentiel de croissance, préserver les recettes publiques en s'engageant dans une lutte contre la concurrence fiscale, la fraude et l'évasion, un rôle structurel pour le dialogue social européen afin d'éviter une application aveugle de règles économiques rigides qui nuiraient à l'économie.
- Un Protocole sur le progrès social doit être joint aux traités européens afin de garantir le respect des droits sociaux fondamentaux.
Le texte complet de la déclaration est présenté en annexe.