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Walmart-Massmart : les syndicats confortés par la décision en appel
UNI Global Union estime que le bien-fondé de ses préoccupations et de celles de son affilié sud-africain SACCAWU et d’autres grands syndicats dont SACTWU, COSATU et son affilié américain UFCW, est aujourd’hui démontré dans la décision de la Cour d’appel de la concurrence.
- Walmart n’a pas convaincu la Cour d’appel qui a refusé de croire Walmart sur parole concernant les emplois, la négociation collective et la coopération avec les fournisseurs locaux.
- UNI Global Union considère que cette décision est une victoire pour les 503 travailleurs qui ont perdu leur emploi à la suite de la fusion et doivent maintenant être réintégrés.
- La demande d’étude sur la promotion d’emplois locaux et d’investissements dans les PME d’Afrique du Sud s’intégrant dans la chaîne d’approvisionnement locale et mondiale de Walmart, indique que Walmart a encore de sérieuses questions à régler.
- La demande d’un complément d’enquête par le tribunal montre l’importance que revêt cette affaire pour toute l’Afrique et même au-delà, face à l’invasion de Walmart.
Philip Jennings, Secrétaire général d’UNI Global Union, a déclaré : « La lutte pour des pratiques équitables est loin d’être terminée. Nous saluons la décision de la Cour d’appel stipulant que les 503 travailleurs de Massmart qui ont perdu leur emploi doivent être réintégrés. La demande de la Cour pour qu’une étude soit entreprise afin de trouver des moyens de protéger les fournisseurs de petite et moyenne taille d’Afrique du Sud des conséquences de la fusion et d’examiner de nouvelles conditions, est juste. Nous sommes heureux que notre affilié SACCAWU soit l’une des trois parties participant à l’étude, aux côtés du gouvernement et de Walmart-Massmart. ».
P. Jennings a ajouté : « Le fait que la Cour d’appel ait décidé de mandater cette étude est une nouvelle preuve que Walmart n’était pas très ouvert dans ce processus. Nous voulons que Walmart collabore pleinement à l’étude et, sachant que sa chaîne d’approvisionnement mondiale est gérée depuis la Chine, qu’elle soit ouverte et honnête sur la manière dont elle a l’intention d’inclure les PME sud-africaines dans son système. UNI Global Union et son affilié SACCAWU veulent des investissements locaux chez les fournisseurs locaux pour accroître les emplois locaux. Pas des demi-promesses ni de vagues engagements financiers. L’étude fournit une nouvelle occasion de partenariat et la possibilité d’une nouvelle approche de la part de Walmart. L’histoire n’est pas terminée. »
La Cour d’appel a confirmé la précédente décision, à savoir qu’aucun licenciement ne doit résulter de la fusion pendant les deux ans qui suivent la transaction et que les contrats de travail et positions de négociation collective actuels doivent être respectés.
P. Jennings a conclu en ces termes : « Il s’agit d’une victoire pour les emplois et la négociation. Cette mégafusion nécessitait des conditions strictes pour pouvoir être approuvée. La décision de la Cour d’appel de demander un complément d’étude est un pas dans la bonne direction. Même avant la décision de ce jour, Massmart, poussée par Walmart, a lancé une vague d’expansions agressives, en rachetant Rhino Cash & Carry et Fruit Spot ainsi qu’en développant sa filiale Cambridge Food, une chaîne de supermarchés. La majorité des nouveaux travailleurs sont engagés via des agences de travail. Ce n’est pas étonnant que le juge, Denis Davis, ait demandé un complément d’enquête. L’affaire Walmart en Afrique du Sud a de sérieuses répercussions sur le reste de l’Afrique et même au-delà, y compris en Inde où UNI coopère également avec les syndicats locaux et le gouvernement sur les conséquences qu’engendrerait l’entrée de Walmart sur le marché du commerce de détail ».
Mike Abraham du SACCAWU a déclaré: “ A mon avis, les autorités judiciaires ont adopté une approche très conservatrice face aux problèmes que nous avons soulevés. Nous avons avancé que l’entrée de Walmart aurait des implications sérieuses pour la concurrence, pour l’emploi et les conditions de travail. Les travailleurs ne gagneront pas par le conflit mais en augmentant le nombre de leurs membres et en affrontant les questions sur le terrain. » M. Abrahams a déclaré que l’étude constituait une initiative positive et donnerait aux syndicats une nouvelle chance de montrer combien l’économie locale serait durement touchée par la fusion.
L’UFCW (United Food and Commercial Workers Union), qui a joué un rôle actif dans les procédures judiciaires, a également réagi au jugement: « Le jugement de la Cour confirme le point de vue de la coalition syndicale mondiale que les 503 licenciements étaient bien liés à la fusion et que ces travailleurs devaient être réintégrés. Nous demandons à Walmart – qui a toujours affirmé qu’elle respectait l’Afrique du Sud et ses lois – d’accepter immédiatement les conclusions de la Cour et de confirmer que ces travailleurs pouvaient s’attendre à être réintégrés à leurs postes ».