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Plus de sécurité va-t-il de pair avec moins de liberté?
Plus de sécurité va-t-il de pair avec moins de liberté ? Faut-il des caméras de surveillance dans les rues ? Davantage de policiers ? Médias et réseaux sociaux sont-ils des vecteurs du sentiment d’insécurité ?
Telles sont les thèmes qui étaient sur l’agenda de la quatrième édition de l’évènement “Et maintenant” qui a eu lieu au siège de UNI Global Union à Nyon le jeudi 3 octobre. Le débat était organisé conjointement avec la ville de Nyon et le magazine Bilan.
Durant l’événement, animé par le journaliste RTS Olivier Dominik et le rédacteur en chef de Bilan, Stéphane Benoît-Godet, les organisateurs ont publié les résultats d’un sondage réalisé auprès des habitants de la région lémanique par la Haute Ecole de Gestion de Genève.
Les entretiens ont montré que même si une majorité pense que le sentiment de sécurité a diminué dans les 10 dernières années, les villes comme Genève et Nyon restent encore des villes sûres. Certaines personnes prennent, toutefois, quelques précautions pour ne pas se mettre en danger, comme éviter de se promener seules le soir, ou encore, ne pas fréquenter certains lieux. Les interviewés ont aussi montré la volonté de rester libres quant à leurs déplacements et les caméras de surveillance ont été remises en cause. Plusieurs solutions ont été également apportées, comme le réaménagement des espaces publics ou le renforcement des équipes de médiateurs.
En ouvrant la discussion, Pierre Maudet, le conseiller d’Etat responsable de la sécurité à Genève a reconnu que la sécurité a diminué mais qu’il faut maintenir du bon sens et un esprit de communauté. Pour lui, il ne s’agit pas de faire un choix entre la liberté et la sécurité.
Il a affirmé que la sécurité et la liberté ne s’opposent pas : pour gérer la sécurité il faut diminuer l’insécurité, tout en renforçant la liberté individuelle. Lutter contre l’homophobie et la xénophobie par exemple et mieux intégrer les immigrés. Il faut aussi assurer la protection des donnés en ligne.
Le secrétaire général d’UNI Global Union, Philip Jennings, voulait élargir le débat. Il a dit que UNI croyait en la sécurité humaine au sens large – économique, politique, alimentaire, sanitaire, environnementale, communautaire et bien entendu la sécurité personnelle.
Il fallait garder un sens de perspective, a-t-il poursuivi. Nyon n’est pas le New York des années 70, ni la Colombie où 2.500 syndicalistes ont été assassinés – considérés comme des cibles légitimes.
Martin Killias, de l’Institut de criminologie de St Gall, Jean Zermatten de l’Institut International des Droits de l’Enfant, Elisabeth Ruey-Ray, Municipale en charge de la sécurité à Nyon et Olivier Guéniat, commandant de la police jurassienne ont aussi participé au débat.
Mme Ruey Rey a mentionné que les incivilités contribuaient aussi au sentiment d’insécurité, pendant que Martin Killias a appelé les cantons à mieux coopérer pour affronter la criminalité. Pour Olivier Guéniat aussi il y avait un manque de coordination au niveau européen en matière des procédures d’asile.
Dans ses mots de conclusion, Daniel Rossellat, le syndic de Nyon a dit que le thème restera important dans les mois et années à venir : mais qu’il fallait réagir d’une manière rationnelle.
Il faut rester intelligent dans notre réponse, a-t-il dit, ne pas avoir peur de discuter un sujet qui touche tout le monde mais bien décider ou placer le curseur entre la liberté et la sécurité.