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Aujourd’hui s’est ouverte, au siège de l’OIT à Genève, une réunion tripartite d’une semaine sur « les moyens d’améliorer les conditions d’emploi et de travail dans les services de santé ». Le groupe des travailleurs présent à la réunion est dirigé conjointement par Baba Aye (ISP) et Adrian Durtschi, Directeur d’UNI CARE Global Union. Il est composé de syndicats du monde entier issus des affiliés de l’ISP et d’UNICARE. Lors de sa première réunion, le groupe des travailleurs a élu Rosa Pavanelli (ISP) comme porte-parole.

Le but de la réunion est de «débattre des stratégies en faveur du travail décent qui permettraient de remédier aux pénuries de personnels de santé, condition indispensable pour assurer l’égalité d’accès aux soins en faveur de tous ceux qui en ont besoin, en vue d’adopter des conclusions sur l’élaboration de futurs programmes et de contribuer à la formulation de politiques sur la question aux niveaux international, régional et national. » Le Président d’UNICARE et délégué du Groupe des travailleurs, Carlos West Ocampo, explique pourquoi la réunion revêt une telle importance pour les travailleurs des soins et pour la société : « Le secteur des soins est crucial pour le bien-être de la société et offre la possibilité de créer des emplois décents. Pour réaliser cet objectif, il faut investir davantage dans de meilleures conditions de travail et de meilleurs niveaux en personnel pour l’ensemble du secteur. Les soins peuvent être un moteur pour la création d’emplois décents si nous investissons ici ». Le Président d’UNICARE a également souligné les opportunités mais aussi les sérieux problèmes auxquels sont confrontés les travailleurs des soins de longue durée (SLD), notamment les travailleurs des soins à domicile, car leur nombre croît rapidement en dépit de mauvaises conditions de travail. West Ocampo a déclaré : « Nous ferons en sorte de négocier avec les gouvernements et les employeurs pour que les travailleurs des SLD aient un travail décent ».

Yoo Ji-hyun, Président du syndicat coréen KHMU et délégué d’UNICARE dans le groupe des travailleurs, a dénoncé le problème croissant que représente le travail précaire dans le secteur des soins: “Nous rencontrons divers problèmes de précarité des conditions de travail dans les différents segments du secteur des soins, notamment les contrats zéro-heure, l’allongement des heures de travail, et le temps de déplacement non rémunéré. » Et Yoo d’ajouter : « La négociation collective est le seul moyen d’améliorer les conditions de travail de manière durable. Nous avons besoin de plus de négociation collective au niveau national pour l’ensemble du secteur des soins afin d’augmenter les salaires, d’améliorer les conditions de travail et de promouvoir de meilleurs niveaux en personnel et une meilleure formation ». « La liberté syndicale et le droit de grève sont des éléments clés permettant à la négociation collective et au travail décent de fonctionner efficacement dans le secteur des soins. Nous devons améliorer le droit à la syndicalisation et à la négociation collective pour tous les travailleurs des soins, qu’il s’agisse des travailleurs à domicile, SLD ou des hôpitaux privés » a conclu Durtschi, en soulignant ainsi un autre point qui sera discuté à la réunion au cours des cinq jours à venir.