Viscom veut baisser les salaires!
Suppression des salaires minimaux
Les salaires sont particulièrement attaqués. Viscom veut en effet supprimer les salaires minima du CCT. Pour les patrons, ceux-ci limiteraient excessivement la marge de manoeuvre entrepreneuriale… alors même que ces minima restent largement inférieurs à 4000 francs par mois.
Réduction des suppléments salariaux
Viscom entend réduire les suppléments de nuit, du dimanche ou des jours fériés ce qui va pénaliser le personnel des imprimeries de presse par rapport à celui des imprimeries de labeur. Viscom prétend que
les suppléments ne tiendraient pas compte de l’évolution des conditions techniques, des règles du marché et du contexte économique. Ces lamentations portent sur les coûts de production élevés et sur la pression due à la concurrence internationale alors que les bénéfices ont explosé et que les exportations sont en plein essor.
Selon le bon vouloir de l’employeur
Les patrons veulent conserver le système des négociations salariales internes. Les adaptations salariales annuelles au niveau des entreprises ont fait leurs preuves, ose écrire Viscom. En réalité, depuis la disparition des négociations centrales, les salaires stagnent voire diminuent en valeur réelle. Voilà pourquoi les entreprises y sont attachées.
Flexibilisation de la durée du travail
Viscom mène aussi une attaque frontale contre toute réglementation des horaires de travail. Le patronat exige un nouveau modèle Hans-Peter Graf ne cache pas que le catalogue de revendications de Viscom ne vaut rien à ses yeux (voir p. II). Quant au respect absolu de la paix du travail que l’association patronale brandit comme «condition nécessaire à la conclusion d’un nouveau CCT», il vise à faciliter le travail de démolition des employeurs. En effet, le patronat vise à biffer ou vider de leur substance
des droits essentiels du CCT.
Suppression des salaires minimaux
Les salaires sont particulièrement attaqués. Viscom veut en effet supprimer les salaires minima du CCT. Pour les patrons, ceux-ci limiteraient excessivement la marge de manœuvre entrepreneuriale… alors même que ces minima restent largement inférieurs à 4000 francs par mois.
Réduction des suppléments salariaux
Viscom entend réduire les suppléments de nuit, du dimanche ou des jours fériés ce qui va pénaliser le personnel des imprimeries de presse par rapport à celui des imprimeries de labeur. Viscom prétend que les suppléments d’annualisation du temps de travail basé sur les besoins des entreprises ! Le but visé par cette déréglementation ne fait aucun doute: le personnel devrait se tenir à disposition 24h sur 24.
Elagage du « superflu »
Viscom cherche aussi à supprimer d’autres acquis importants, tels que la réglementation de la formation professionnelle en dehors du CCT; en cas de maladie, le paiement de 90% au lieu de 100% du salaire net; la suppression de l’indemnité de repas, du fonds d’épargne, de la prolongation du délai de congé en cas de licenciement dû à des problèmes économiques et structurels, ainsi que de l’indemnité de départ prévue en pareil cas.
Beat Jost
COMMENTAIRE
Viscom se dit favorable à un «partenariat social moderne». La liste de ses exigences montre ce qu’il faut entendre par là. Le contenu du Contrat collectif de travail (CCT) se limiterait au minimum, les syndicats seraient privés de leurs droits et ne s’engageraient plus qu’à faire respecter la paix du travail, chaque employeur obtenant un maximum de marges de manœuvre.
Les patrons n’avaient jamais montré leur soif de pouvoir de façon aussi brutale et effrontée. Et ce n’est pas tout: ils veulent aussi se soustraire définitivement à leurs responsabilités sociales en supprimant les salaires minimaux alors que ceux-ci constituent l’un des moyens les plus efficaces pour combattre le dumping salarial et garantir une protection sociale absolument nécessaire.
Lors du récent congrès des éditeurs, leur président, M. Lebrument, PDG du Südostschweiz, a vanté comme un succès de son travail la disparition de la CCT des journalistes alémaniques et tessinois. Viscom s’inspire visiblement des manières dangereusement autoritaires de l’éditeur grisonnais. Ses exigences provocatrices n’ont pas d’autre explication.
A moins d’avoir perdu toute notion du partenariat social, les dirigeants de Viscom devraient savoir que personne ne voudra d’un CCT servant exclusivement au maintien de la paix absolue du travail – pas plus les syndicats que les salarié·e·s!
Hans-Peter Graf, secrétaire central du secteur industrie graphique et emballage
Délégation - delegazione: La délégation syndicale aux négociations est formée de dix représentant·e·s de comedia et de deux de Syna: Niklaus Dähler, responsable des négociations; Pierre Djongandeke; Frédéric Gendre; Marcel Keller; Doris Thomas; Hans-Peter Graf; Pedro Sancho; Maya Griesser; Gabriele Castori; Bernard Remion; Tibor Menyhart, Syna; Heinz Wiggenhauser, Syna.
Calendrier - calendario: Les négociations auront lieu les 14 octobre, 28 octobre, 11 novembre, 19 novembre, 25 novembre et 2 http://www.comedia.ch/497.html?&tx_ttnews[tt_news]=612&tx_ttnews