Nouvelle enquête d'UNI Finance sur les emplois
· UNI vient de publier une enquête sur les suppressions d’emplois dans le secteur financier qui montre à quel point la culture bancaire doit changer;
· Les banques ont des attentes irréalistes, en visant des taux de rendement de plus de 15%, tout en supprimant des milliers d’emplois pour maximiser leurs profits; Barclays vient d'annoncer que la banque réduirait son objectif de 15 à 11%;
· Les prises de risques des banques aggravent la crise financière; la mise en place d'une union bancaire solide au niveau européen est urgente;
· UNI Finance encourage les employés des banques à devenir des agents du changement, et à se mobiliser collectivement afin de faire changer les banques de l’intérieur.
Les banques réalisent encore des profits record, de l’ordre de plusieurs milliards de dollars par an, alors que des centaines de milliers d'employés de banque ont perdu leur emploi depuis le début de la crise financière. Les banques se fixent comme objectif un taux de rendement de 15-20% et licencient massivement pour essayer d'atteindre cet objectif insoutenable sur le long terme. C'est l'une des principales conclusions de l'enquête réalisée par UNI Finance, le réseau mondial de syndicats pour les secteurs de la banque et de l'assurance. L'enquête mondiale a été réalisée en partenariat avec des syndicats affiliés dans de nombreux pays et s'appuie aussi sur la base de données du Financial Times (FT thebankerdatabase.com).
Philip Jennings, Secrétaire général d'UNI Global Union, a déclaré: «L'enquête d’UNI Finance perte d'emploi sonne l’alarme à la fois pour l'industrie de la finance et pour les décideurs politiques. Nous entrons dans une nouvelle saison de prise de décision et de négociation de haut niveau avec le prochain sommet européen cette semaine. L’avenir de la Grèce, l'Italie et l'Espagne, et l’avenir de l’euro en général sont à nouveau en jeux. Le 15 septembre prochain marque le quatrième anniversaire de la faillite de Lehman Brothers mais les leçons restent à tirer. Les dirigeants européens doivent agir rapidement pour créer une union bancaire solide. "
Jennings ajoute: «Le système financier mondial a besoin de nouvelles règles du jeu. Les attentes des banques sont trop élevées ; un taux de rendement de plus de 15% est clairement impossible à tenir sur la durée. Ces banques continuent d’engranger d'énormes profits, de payer des bonus très généreux à leurs cadres dirigeants, tout en mettant des milliers de personnes à la porte. Ils ont perdu tout contact avec la réalité. Mais sans les banques, il n'y a pas d'économie. Nous avons besoin de vraies banques qui investissent dans l'économie réelle. Et nous devons leur faire entendre le message de leurs propres employés. UNI Finance est le seul réseau international des syndicats de la finance, et notre rôle est de faire entendre ces voix. Nous participons aux discussions du G20, du Fond de Stabilité Financière, de la Banque Centrale Européenne et notre message est clair : les bénéfices des banques doivent être investis dans les emplois et dans l'économie réelle. "
Les principaux résultats de l’enquête sont les suivants:
· Au total, depuis le début de la crise financière, au moins 300 369 emplois ont été perdus dans le secteur financier de 18 pays (Royaume-Uni, Espagne, Italie, France, Allemagne, Autriche, Finlande, Norvège, Suède, Danemark, Belgique, Roumanie, Moldova, Grèce, Irlande, Australie, Inde et Etats-Unis).
· Dans les 14 banques qui emploient près de 3 millions de travailleurs, 121 117 personnes ont perdu leur emploi ou sont sur le point de le perdre. Dans le même temps, ces mêmes banques ont réalisé l’an dernier des bénéfices énormes, de l’ordre de 4 à 40 milliards de dollars, uniquement pour l’année 2011. HSCBC par exemple a fait presque 22 milliards de dollars de profits en 2011 mais a décidé de supprimer 30,000 emplois. Deutsche Bank a réalisé 7 milliards de profits, mais a perdu 22,000 employés.
· La crise financière a eu d’autres impacts négatifs, notamment en détériorant les conditions de travail des employés, en accroissant la pression sur les employés pour la vente de produits financiers, et avec la délocalisation de nombreux emplois vers les pays où les coûts salariaux sont plus bas.
« UNI et son réseau de membres syndicaux travaillent ensemble dans différents pays pour élaborer des accords collectifs avec les entreprises, sauver des emplois, partager les bénéfices et augmenter la motivation du personnel. Il ya quelques bons exemples tels que les accords conclus récemment avec BNP Paribas, Nordea et Santander, qui montrent que le dialogue social entre les banques et les syndicats peuvent être gagnant gagnant pour les employés et les employeurs », conclut Marcio Monzane, Directeur de UNI Finance.
Pour plus d’informations ou des demandes d’interviews:
Richard Elliot, Directeur de la Communication UNI Global Union Richard.elliott@uniglobalunion.org +41 79 794 9709
Elise Buckle, Coordinatrice des politiques d’UNI Finance elise.buckle@uniglobalunion.org +41 79 278 48 90
Vous pouvez aussi consulter en ligne l’enquête d’UNI et le rapport “Coining It In”
sur le site: http://www.uniglobalunion.org/finance.