Flexibilité: Viscom joue avec le feu!
Les négociations pour une nouveau Contrat collectif de travail pour l’industrie graphique (CCT) se transforment peu à peu en un marathon semé d’embûches. De la 3e ronde de négociation, qui a eu lieu ce mardi 11 novembre, on ne peut retirer que deux résultats bien maigres et pas définitifs:
Un accord définitif n’a toujours pas été trouvé en ce qui concerne la réorganisation de l’Office paritaire de formation professionnelle (OPF). Pour le perfectionnement libre, qui sera organisé dès 2010 par les syndicats, Viscom n’est prêt à contribuer qu’à hauteur de 60’000 francs plus 50 francs par participant et cours. Les syndicats estiment que c’est nettement insuffisant, étant donné les coûts effectifs.
Incertaine également, une acceptation éventuelle des employeurs en ce qui concerne la Déclaration de force obligatoire (DFO), qui pourrait être demandée au Conseil fédéral. Les patrons avaient vaguement accepté dans un premier temps, mais ils veulent, avant de dire définitivement oui, être assurés que le nouveau CCT corresponde à leurs attentes!
Dérégulation des temps de travail
Mardi, les employeurs ont présenté leurs projets de temps de travail annualisé. Selon Viscom, il faut aller vers une large dérégulation dans les entreprises, et plus précisément:
Le temps de travail hebdomadaire, sur la base de 40 heures, doit pouvoir varier entre 20 et 55 heures, et ce temps ne peut être inférieur à 20 heures que pour 4 semaines au maximum;
Le temps journalier peut être de 12 heures sur 14 heures; pour les employés à temps complet, un minimum de 4 heures doit être comptabilisé par jour.
Les «comptes de temps» peuvent varier entre +/- 120 heures.
Le but des employeurs est clair: le temps de travail doit être adapté au carnet de commandes et aux besoins de la production. Temps de travail et temps libre seraient ainsi largement entre les mains des entrepreneurs.
Nouvelle organisation des suppléments
Pour que les entreprises puissent accroître encore davantage leur rentabilité, les patrons veulent également réorganiser le système des suppléments. Voici quelques-uns des éléments amenés par les experts de Viscom mardi:
forfaitisation totale ou partielle des suppléments et, en même temps, intégration des suppléments au salaire de base;
possibilité de créer des modèles de temps de travail avec répartition asymétrique des équipes;
suppression des «incitations monétaires trop fortes au travail de nuit», ce qui veut dire, en clair: diminution des suppléments pour travail de nuit!
Les syndicats ont mis en évidence le fait que la soi-disant situation «Win-Win» n’était vraiment pas séduisante pour eux. Il est évident que les employeurs seraient les grands gagnants d’une extension toujours plus grande des temps de travail, et qu’ils souhaitent déplacer vers la nuit (à tarif avantageux) une partie du travail effectué aujourd’hui de jour.
Prochaine ronde: 19 novembre
La suite des négociations a lieu dans une semaine déjà, le mercredi 19 novembre. Les thèmes de cette 4e ronde: salaires minimaux, augmentation des salaires et compensation du renchérissement.