Les travailleurs espagnols dans la rue contre la réforme du travail
UNI Europa soutient les syndicats espagnols dans leur lutte contre les soi-disant « réformes du marché du travail » qui ont affaibli les droits de négociation collective et précarisé l’emploi. Près de 2 millions de travailleurs sont descendus dans les rues ce dimanche pour protester contre les réformes que les syndicats espagnols qualifient d’« injustes pour les travailleurs, contre-productives pour l’économie et inutiles pour la création d’emplois ».
« Les travailleurs espagnols descendent dans les rues pour ne réclamer rien d’autre que la justice et la dignité sur le lieu de travail » a déclaré le Secrétaire régional d’UNI Europa, Oliver Roethig. « Ce plan d’austérité impose des exigences rigoureuses aux travailleurs pour qu’ils abandonnent leurs droit au nom de la reprise économique. Nous sommes solidaires de nos collègues espagnols et européens qui réagissent à ces attaques. »
Les fédérations syndicales espagnoles CC.OO et UGT ont lancé une campagne de mobilisation pour lutter contre les changements, notamment avec les manifestations de masse d’hier dans 57 villes du pays. Les réformes sont imposées sous le prétexte de combattre la crise mais UNI Europa réfute cette approche que le travail précaire est la solution à la crise.
“La troïka persiste dans des lois anti-travailleurs qui ôteront toute justice sur le lieu de travail» a déclaré le Secrétaire général d’UNI Global Union, Philip Jennings. « Il est contraire à la logique de dire que le fait de pouvoir licencier plus facilement des travailleurs crée davantage d’emplois. A travers le monde, nous voyons des gouvernements détruire les protections des travailleurs au nom de la lutte contre la crise, mais cela va seulement amener plus de misère et non pas la relance et la croissance de l’emploi ».
Selon les Comisiones obreras (CC.OO), plus d’1,8 million de travailleurs ont pris la rue dimanche, 500’000 à Madrid, 450'000 en Catalogne, 220'000 à Valence, 150'000 en Galice et 130'000 en Andalousie. Des centaines de milliers de travailleurs se sont également rassemblés dans d’autres régions d’Espagne.
Pour les syndicats espagnols, la nouvelle législation du travail, adoptée par décret, soustrait les droits de négociation collective, rend les licenciements plus faciles et moins onéreux et précarise l’emploi. Selon la nouvelle loi, un travailleur qui a des absences médicales justifiées pendant plus de 20 pour cent de son temps de travail sur une période de deux mois peut être licencié.
Les syndicats planifient une série d’actions en réaction à la nouvelle loi.
Le 29 février, les travailleurs espagnols seront représentés en force à la journée européenne d’action pour l’emploi et la justice sociale organisée par la Confédération européenne des syndicats (CES). UNI Europa et ses affiliés participeront également à des actions dans toute l’Europe.