Une alternative pour l’Europe
L’Union européenne affronte des temps difficiles. En tant que syndicalistes, nous pensons que c’est uniquement à travers l’unité et la solidarité que nous pourrons surmonter les défis auxquels nous faisons face. La Confédération européenne des syndicats (CES) lutte en faveur d’une vision différente de l’Europe, ancrée dans les principes de progrès social et d’égalité de traitement.
Renouer avec la croissance et atteindre le plein emploi sont nos principaux objectifs. À cet effet, les dirigeants de l’UE doivent abandonner leurs politiques d’austérité, dynamiser la demande intérieure à l’aide d’une augmentation des salaires et investir dans des domaines clefs tels que la recherche, les infrastructures, l’énergie durable, les services publics, les soins de santé et l’éducation.
Nous faisons pression sur la Commission européenne pour qu’elle respecte ses engagements de mettre fin au dumping social et de garantir l’application du principe « à travail égal, salaire égal ». L’Europe a besoin d’emplois de qualité et de conditions de travail sûres, et non d’emplois précaires et faiblement rémunérés. Aussi, nous réaffirmons notre opposition au programme « Mieux légiférer », et apportons notre plein soutien à votre campagne destinée à protéger la santé et la sécurité des coiffeurs en mettant en œuvre l’accord passé avec les partenaires sociaux dans ce secteur.
L’Europe doit inverser la tendance croissante aux inégalités, qui nuit à notre société, laisse la jeunesse démunie et la prive d’un avenir digne. La pauvreté et l’exclusion sociale se font de plus en plus pesantes depuis le début de la crise économique, et créent une désillusion au sein de l’ensemble du processus d’intégration européen. L’Union européenne doit défendre le progrès social, et établir les intérêts et le bien-être des travailleurs, ainsi que de leurs familles, en tant que priorités. Malheureusement, les récentes négociations du gouvernement britannique ont donné lieu à de dangereuses exemptions qui ébranlent la solidarité européenne. Toutefois, nous pensons qu’il est dans l’intérêt des travailleurs du Royaume-Uni et de l’ensemble de l’Europe que le pays reste dans l’Union.
Ce n’est pas en élevant des barrières que nous réglerons la crise des migrants. Les travailleurs migrants peuvent apporter une contribution importante et positive à la société européenne, mais il faut les aider à s’intégrer dans la communauté et la force de travail. Outre faire pression sur les dirigeants de l’UE pour convenir d’un programme de réinstallation humanitaire cohérent, les organisations syndicales européennes ont établi un millier de points de contact à travers l’Europe pour offrir de l’aide et de la coordination aux migrants par le biais du réseau UnionMigrantNet.
Les droits syndicaux (même le droit de grève) sont menacés dans plusieurs États membres de l’UE. La CES est en première ligne pour défendre ces droits fondamentaux de la personne humaine ; nous travaillons avec plusieurs députés européens qui ont rejoint notre engagement à lutter en faveur du respect des droits syndicaux en Europe. Le dialogue social et les négociations collectives ont eux aussi été affaiblis, autant que la capacité des syndicats à défendre leurs membres. Les organisations syndicales doivent urgemment axer leurs efforts sur le recrutement de nouveaux membres dans tous les secteurs. Nous saluons la promesse de la Commission européenne de relancer le dialogue social et de renforcer le « pilier social » de l’Europe. Cependant, les beaux principes ne suffiront pas. L’Europe a besoin des outils nécessaires à la garantie que ces principes sont effectivement mis en œuvre.
Les récents événements ont démontré, d’une manière plus frappante que jamais, que les pays européens partagent des intérêts communs et doivent travailler ensemble pour trouver des solutions humaines et positives. La CES continuera de lutter en faveur d’une Europe forte, unie et différente.