Le mouvement syndical exhorte la Troïka à faire passer le bon sens en matière de rééchelonnement de la dette avant une idéologie de l’austérité qui ne donne aucun résultat
Le SG d’UNI: « Il ne faut pas permettre que la Grèce porte le chapeau de l’échec international collectif des milieux d’affaires et de la politique. »
UNI Global Union, la CSI et la CES sont unies pour exhorter la Troïka et le gouvernement grec à revenir à la table des négociations afin de trouver un moyen de reconstruire la Grèce grâce à un rééchelonnement raisonnable de la dette et à un système d’allègement.
Philip Jennings, Secrétaire général d’UNI Global Union, a déclaré : « Il ne faut pas permettre que la Grèce porte le chapeau de l’échec international collectif des milieux d’affaires et de la politique. Cette tragédie grecque trouve ses racines dans la cupidité des entreprises lors de la crise de 2007/8 ainsi que dans les politiques d’austérité malavisées de la Troïka qui ont suivi, et qui ont étouffé les bourgeons de toute reprise possible dans le Sud. Ces mesures d’austérité ont laissé tomber le peuple grec qui est désormais confronté à la fermeture des banques et à une crainte réelle que la démocratie ne réponde pas à leurs attentes dans le pays même où elle a vu le jour. »
Oliver Roethig, Secrétaire régional d’UNI Europa, a ajouté : « Le scénario qui se joue en Grèce a désormais de graves implications pour l’ensemble de l’Union européenne. Si la Grèce est contrainte de quitter l’UE, cela provoquera dans toute l’Europe une onde de choc qui pourrait déstabiliser d’autres économies. »
« Nous sommes aux côtés de nos affiliés grecs qui ont été durement frappés par les politiques d’austérité de l’UE, mais aussi par l’attaque lancée par la Troïka contre les droits syndicaux et sociaux. Nous sommes également préoccupés par la crise humanitaire qui va devenir encore plus catastrophique si la Grèce est poussée hors de la zone Euro. UNI Europa et ses affiliés lancent un appel à l’UE pour qu’elle trouve une solution qui donne la priorité au bien-être du peuple grec. »
La Confédération syndicale internationale (CSI) a déclaré que la fermeture des banques grecques, au moins jusqu’après le référendum du 5 juillet à la demande de la Troïka, souligne l’aberration consistant à faire passer l’idéologie avant le bon sens économique.
Sharan Burrow, Secrétaire générale de la CSI, a ajouté : « Des années de politiques d’austérité imposées à la Grèce sans donner le moindre résultat ont appauvri des millions de personnes et ont en fait aggravé la crise de la dette. La recette de la Troïka a été un échec retentissant, qui risque d’exposer non seulement la Grèce, mais peut-être aussi d’autres pays de la zone Euro à la rapacité des financiers et des spéculateurs mondiaux. L’intransigeance de tous les acteurs doit céder la place à une relance des négociations clairement axée sur l’aide donnée à la Grèce pour qu’elle reconstruise son économie, ce qui renforcera la zone Euro dans son ensemble. Le rééchelonnement de la dette et son allègement sont essentiels pour atteindre cet objectif. »
Bernadette Ségol, Secrétaire générale de la Confédération européenne des syndicats (CES), a lancé un appel à l’UE et au FMI pour qu’ils « réfléchissent de façon approfondie, fassent preuve de plus de flexibilité et parviennent à un compromis avec la Grèce incluant le rééchelonnement de la dette et son allègement, ainsi que le déblocage de fonds pour répondre aux urgences sociales et stimuler à nouveau les investissements. »