Cinq ans après la crise financière
Où en sommes-nous cinq ans après le début du krach financier mondial ? C'est la question qui a été posée à Dublin à un groupe d'experts, la veille du Comité exécutif mondial d'UNI Global Union.
Le panel était composé du rédacteur économique du Guardian, Larry Elliott, du Secrétaire général de l’ICTU, David Begg, du Secrétaire général du TUAC, John Evans, du Président de Finance Watch, Ieke van den Burg, du Secrétaire général d'UNI Global Union, Philip Jennings et du Secrétaire régional d'UNI Europa, Oliver Roethig. Ils se sont entretenus sur cinq années de mauvaise gestion mondiale de l’emploi, la réglementation financière, l'austérité et les inégalités, et ont proposé des solutions de rechange.
David Begg a donné le coup d'envoi en décrivant la situation économique en Irlande et les raisons pour lesquelles la récession mondiale avait si durement frappé le pays. Il a expliqué pourquoi l’ICTU a jugé nécessaire de faire peu de cas de la Troïka lorsque ses représentants se sont rendus récemment en Irlande.
D. Begg a affirmé : « Je n'ai jamais rencontré un groupe de personnes (la troïka) idéologiquement si opposés au compromis et à la négociation. »
O. Roethig a ajouté : «La Commission européenne et les dirigeants de l'UE ont adopté une vision du monde proche de celle de la Troïka et cherche à démanteler les droits fondamentaux, dont la négociation collective, le dialogue social, que nous avons obtenus de haute lutte. Nous devons respecter l'autonomie des partenaires sociaux et renforcer le processus de dialogue social afin de redonner à l'Europe sociale sa véritable signification. »
Nous savons que l'Europe continue comme si de rien n'était jusqu'à ce que la reprise intervienne. Ce n'est plus le cas pour l'Europe sociale. La Commission européenne et les Etats membres nous disent que nous ne sommes plus importants.
Regardez ce que l'intervention de la troïka a provoqué en Grèce. Ni le/s gouvernement/s ni la troïka n'assument de responsabilité pour le démantèlement de la négociation collective ou du système de protection sociale. Eh bien, la troïka est arrivée au niveau européen.
La Commission européenne et les dirigeants de l'EU ont adopté une vision du proche de celle de la troïka et cherche à démanteler les droits fondamentaux (autonomie des partenaires sociaux à s'engager dans des négociations collectives et dans le dialogue social) que nous avons obtenus de haute lutte. Nous devons respecter l'autonomie des partenaires sociaux et renforcer le processus de dialogue social afin de redonner à l'Europe sociale sa véritable signification. »
Nous savons que l'Europe continue comme si de rien n'était jusqu'à ce que la reprise intervienne, mais ce n'est plus le cas pour l'Europe sociale. La Commission européenne et les Etats membres nous disent que nous ne sommes plus importants.
Regardez ce que l'intervention de la troïka a provoqué en Grèce. Ni le/s gouvernement/s ni la troïka n'assument de responsabilité pour le démantèlement de la négociation collective ou du système de protection sociale. Eh bien, la troïka est arrivée au niveau européen.
John Evans a examiné l'état d'avancement au G20, à l'OIT et sur le marché du travail mondial et a mis en évidence quelques statistiques choquantes sur les inégalités, en particulier aux États-Unis
« Dans certains pays, le 1 pour cent le plus riche s'est approprié 20 pour cent et plus de la croissance à long terme » a déclaré Evans.
« Aux Etats-Unis, le 1 pour cent le plus riche s'est approprié 52 pour cent de l'augmentation totale des revenus entre 1976 et 2007. 93 % de l'augmentation totale des revenus aux États-Unis en 2010 sont allés au 1 pour cent des plus riches. Nous nous trouvons à nouveau face à des personnes phénoménalement riches qui confisquent des parts importantes de la croissance.»
Larry Elliott a présenté dix leçons tirées de la crise financière mondiale et a indiqué que le mouvement syndical devait offrir une solution de rechange viable et positive pour les futurs systèmes économiques plutôt que se concentrer sur des critiques légitimes des actions de la droite.
Ieke van den Burg a abordé les défis à venir et conclu que les banques doivent pouvoir faire faillite sans perturber gravement l'économie. Cela signifie que tant le titulaire d'un compte que le contribuable doit être protégé contre la faillite potentielle d'une banque. Et Van den Burg d'ajouter «Nous devons rétablir une concurrence équitable et améliorer la transparence dans le secteur bancaire.»
Clôturant la séance, Philip Jennings a déclaré qu'il existait d’autres solutions et qu'UNI avait mis un plan en place, articulé autour des thèmes Aller de l'avant et Avec vous.
Jennings a déclaré « Nous avons une responsabilité à l'égard de la génération actuelle et de la suivante. Nous ne serons pas marginalisés, la croissance syndicale est essentielle pour notre mission.»
Citant la célèbre phrase de Larkin « Les grands ne sont grands que parce que nous sommes à genoux», Jennings a ajouté « nous ne sommes pas à genoux, nous continuerons à grandir et à lutter pour ce en quoi nous croyons».