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• Le syndicat représente les 30 000 travailleurs du secteur des centres de contact - l'un des segments de l'économie albanaise qui connaît la croissance la plus rapide.
• Les travailleurs, qui assurent le service à la clientèle d'entreprises comme Amazon, Apple et Lottomatica sur le marché italien, ont été rejoints lors du lancement par les syndicats italiens des télécommunications.
• Cette avancée en Albanie est le dernier signe en date d'une recrudescence syndicale en Europe centrale.

Tirana, Albanie, 18 février— Les travailleurs albanais des centres de contact clients - qui assurent le service à la clientèle de certaines des plus grandes entreprises au monde - ont créé un nouveau syndicat.

Le syndicat, dénommé Syndicat national des centres de contact - "Solidarité", représente le secteur en pleine croissance des centres de contact albanais, qui compte 30 000 travailleurs et dessert principalement les marchés des services italophones.

Les travailleurs ont tenu une assemblée de fondation hier soir pour lancer le syndicat et ont déposé des documents auprès des tribunaux albanais ce matin pour établir légalement le syndicat. Les centres de contact augmentent leur présence dans l'économie albanaise, et il est estimé que 7 % de la main-d'œuvre formalisée est employée dans les centres de contact de langue italienne.

« Nous sommes la voix que les clients entendent lorsqu'ils ont besoin d'aide, et maintenant, grâce à notre syndicat, nous avons voix au chapitre dans nos emplois », a déclaré le porte-parole des travailleurs de Teleperformance. « La formation de notre nouveau syndicat est une étape historique vers un relèvement des normes dans notre branche, et nos employeurs devraient immédiatement commencer à négocier une convention collective sectorielle. »

Citant des problèmes tels que des conditions de travail dégradantes, l'attribution arbitraire des comptes et des pratiques disciplinaires injustes, les employés des centres de contact du géant français de l'externalisation Teleperformance ont contribué au lancement de la campagne de syndicalisation sectorielle en 2018.

Teleperformance est le plus grand employeur de centres de contact au monde et, en Albanie, plus de 2 000 de ses employés fournissent des services clients externalisés pour des entreprises telles que Amazon, Apple et Lottomatica. L'entreprise avait auparavant été condamnée à une amende par le ministère albanais du travail après que les travailleurs ont dénoncé aux autorités des prestations de sécurité sociale incomplètes.

Parmi les autres employeurs clés du secteur figurent Alba Call et IDS.

Les efforts de syndicalisation des travailleurs ont été soutenus par l'organisation non gouvernementale albanaise, l’Institute for Critique and Social Emancipation (ICSE) et UNI Global Union, la fédération regroupant 20 millions de travailleurs des services de 150 pays.

« Compte tenu de la croissance rapide des centres de contact en Albanie, nous devons veiller à ce que ces nouveaux emplois offrent de bonnes conditions de travail et offrent des salaires décents. Nous ne pouvons pas laisser des entreprises d'externalisation mondiales comme Teleperformance fragiliser les normes pour les travailleurs albanais », a déclaré Bora Mema, porte-parole de l'ICSE. « Nous demandons aux employeurs de négocier un accord sectoriel équitable avec le syndicat des travailleurs. »

« La mondialisation des services ne doit pas être synonyme de nivellement par le bas, et ce nouveau syndicat en Albanie aura un effet d'entraînement en Europe et dans le monde », a déclaré Teresa Casertano, porte-parole d'UNI Global Union.

Des dirigeants des syndicats italiens des télécommunications SLC-CGIL et FISTEL-CISL se sont joints à leurs homologues albanais lors du lancement.

«Nous ne pouvons plus penser uniquement aux travailleurs des centres de contact italiens et aux conditions de travail en Italie, car il s'agit d'un secteur mondial. Les problèmes des travailleurs en Albanie et ceux des travailleurs en Italie sont étroitement liés, et une approche multinationale est le seul moyen de résoudre ces problèmes », ont déclaré Marco Del Cimmuto et Giorgio Serao pour les syndicats italiens SLC-CGIL et FISTel-CISL.

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