UNI rend hommage au travail des syndicats tunisiens
Il a parlé de la nouvelle démocratie et du mouvement social que les syndicats et d’autres groupes sont en train d’établir en Tunisie.
La révolution tunisienne, qui a entraîné la destitution du régime Ben Ali en janvier, a instillé l’espoir et inspiré une vague de soulèvements en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, dans lesquels les syndicats ont bien souvent joué un rôle majeur.
En Tunisie, le mouvement syndical et la centrale syndicale nationale UGTT étaient à l’avant-garde car ils se battaient depuis longtemps pour la fin de la dictature et pour l’instauration d’une vraie démocratie dans le pays. Un chômage élevé chez les jeunes et une opposition de longue date au régime ont provoqué une véritable révolution en janvier qui s’est traduite peu de temps après par une victoire pour le peuple tunisien.
« Nous rendons hommage à nos collègues tunisiens pour le rôle de premier plan qu’ils ont joué dans l’avènement de la démocratie dans le pays » a déclaré le Secrétaire général d’UNI, Philip Jennings. « Bien qu’ils fassent partie de la coalition chargée de rédiger la nouvelle constitution et de mettre sur pied des élections démocratiques, ils continuent à remplir leur rôle essentiel qui consiste à représenter les travailleurs et à lutter pour leurs droits au travail ».
« Le mouvement syndical tunisien œuvre à présent pour bâtir une société promouvant la liberté, l’égalité et le développement, et se détournant de l’autoritarisme corrompu du régime Ben Ali » a affirmé M. Abderrahim, Secrétaire général de la Fédération Générale des Professions et Services (FGPS).
« Notre nouvelle constitution mettra fin à l’ancien régime et aux pratiques antidémocratiques » a ajouté M. Abderrahim. « L’ancien régime essaiera de revenir mais nous ne reviendrons pas en arrière. Nous voulons la liberté, l’égalité et le progrès ».
Le syndicat de M. Abderrahim n’a pas laissé le combat pour la démocratie empiéter sur la lutte pour les droits des travailleurs. Presqu’immédiatement après le départ de Ben Ali et la mise en place d’un nouveau gouvernement intérimaire, des milliers de membres de la FGPS des secteurs du nettoyage et de la sécurité se sont mis en grève pour réclamer de meilleures conditions et de meilleurs salaires.
Les travailleurs ont également afflué vers l’affilié d’UNI Finance en Tunisie, la Fédération Générale des Banques et Etablissements Financiers. Le Secrétaire général, Jellali Abdelhamid, a déclaré à la Conférence mondiale d’UNI Finance tenue la semaine dernière à Lisbonne, que le syndicat avait signé 14 nouvelles conventions collectives couvrant 2000 nouveaux travailleurs.
Le syndicat s’est également battu pour une nouvelle réglementation contre la sous-traitance, ce qui a rendu 100'000 travailleurs susceptibles d’adhérer à un syndicat, dont un grand nombre dans le secteur des services privés que représentent les affiliés tunisiens d’UNI.
“La révolution a déjà conduit à des améliorations considérables pour nos membres » a déclaré M. Abderrahim. « Les travailleurs ont le courage de se syndiquer et le nouveau gouvernement démocratique en place améliorera les choses. La situation est meilleure pour les syndicats, pour les investissements étrangers et offre une plus grande stabilité pour tous ».
M. Abderrahim estime que le mouvement révolutionnaire qui se répand en Afrique du Nord et au Moyen-Orient va changer la face de la région.
« Les gens ont tellement soufferts de la dictature et de la corruption” a –t-il indiqué. « Le temps du changement est venu ! »
M. Abderrahim s’est félicité du soutien d’UNI à la révolution tunisienne et aux soulèvements populaires des pays voisins.
“Il s’agit d’un mouvement de libération populaire, et le mouvement syndical international a un grand rôle à jouer pour le propager dans le monde » a-t-il déclaré. « Nous devons améliorer notre capacité à lutter pour le changement, à nous soutenir mutuellement et à diffuser notre message. »