UNI Global Union demande une enquête officielle sur les causes de la mort de plusieurs agents de Prosegur
UNI Global Union demande une enquête officielle sur le décès d’un agent de sécurité de Prosegur, Rafael Pardo Triviño, qui a été tué dans l’exercice de ses fonctions le 31 juillet 2015, dans la ville de San Antonio au Chili. UNI réclame une enquête approfondie sur les circonstances de sa mort et sur les mesures que l’entreprise aurait pu prendre pour éviter l’agression dont il a été victime ainsi que d’autres attaques meurtrières.
UNI estime que le nombre d’attaques et de morts évitables parmi le personnel de Prosegur au Chili est inacceptable. Selon le Rapport annuel 2014 de Prosegur, 18 employés de l’entreprise ont été tués au travail dans le courant de l’année.
Alice Dale, responsable du secteur des services d’entretien et de sécurité d’UNI Global Union, a déclaré : « La sécurité, en particulier le transport de valeurs, est une activité intrinsèquement dangereuse. C’est un fait. Ce qui est inacceptable, c’est qu’une grande multinationale du secteur s’obstine à refuser d’appliquer des procédures de sécurité qui existent et sont utilisées dans le secteur, par elle-même d’ailleurs dans d’autres parties du monde, et mette inutilement en danger la vie de ses employés en Amérique du Sud. »
Les travailleurs de Prosegur au Chili pensent que l’entreprise n’en fait pas assez pour les protéger correctement. Dans une démonstration de force, des travailleurs syndiqués de Prosegur à Santiago du Chili, au volant de 80 véhicules blindés appartenant à l’entreprise, se sont rendus jusqu’à La Moneda, le Palais présidentiel chilien, où ils ont remis une lettre à la Présidente du pays, Michelle Bachelet. La lettre dénonce les attaques et violences répétées perpétrées contre les travailleurs du géant espagnol de la sécurité, Prosegur.
Dans sa lettre à la Présidente Bachelet, le syndicat écrit: “Les travailleurs sont toujours rendus responsables de ces agressions et accusés de ne pas respecter les protocoles de sécurité, ce qui a entraîné une vague de critiques à leur égard dans la société en général. D’un côté il y a les travailleurs qui sont les moins responsables et sont victimes de cette criminalité, et de l’autre, il y a les sociétés de transport de fonds qui ignorent les améliorations exigées par les autorités ». Le syndicat a demandé la création d’un groupe de travail tripartite qui inclurait le gouvernement, les entreprises de sécurité et le syndicat pour discuter des moyens de rendre ces emplois plus sûrs.
Dans le cas de M. Pardo, UNI a appris qu’il avait été victime d’un vol à mains armées qui a débuté par un accident de la route organisé. Le chauffeur du fourgon blindé a été forcé d’ouvrir la porte du véhicule pour échanger des documents à la suite de l’accident car l’ouverture par laquelle les informations auraient pu être échangées en toute sécurité avait été soudée. Une fois la porte du fourgon blindé ouverte, neuf assaillants ont surgi et ont extrait de force le chauffeur et M. Pardo du fourgon blindé et les ont ligotés ensemble sur le sol. Les assaillants ont alors tiré mortellement dans la jambe de M. Pardo alors qu’il était au sol, pour intimider les deux autres agents de sécurité restés dans le véhicule blindé.
Le syndicat représentant les agents de sécurité a accusé Prosegur de demander à ses travailleurs de venir chercher environ US$ 1.000.000 à la succursale de Banco de Chile à San Antonio et de continuer à faire des arrêts dans la ville pendant environ sept heures. En faisant circuler le véhicule blindé pendant tout ce temps, plutôt que de ramener l’importante somme d’argent directement au siège de l’entreprise à Santiago, le syndicat affirme que les travailleurs étaient vulnérables à l’attaque et que les bandits ont eu tout le temps de préparer leur attaque. Le syndicat a ouvertement critiqué par le passé cette mesure d’économie qui met en péril la sécurité des agents et les intérêts financiers des clients.
UNI coopérera avec ses affilés pour produire un rapport sur les décès des travailleurs victimes de graves agressions, comme M. Pardo, rapport que nous pourrons utiliser dans le cadre du groupe de travail tripartite au Chili, que nous encourageons vivement la Présidente Bachelet à nommer, et qui contiendra des recommandations spécifiques sur les moyens de réduire considérablement le nombre de décès évitables.