Signature de l’Accord de partenariat transpacifique (TPPA) à Auckland (Nouvelle-Zélande) le 4 février 2016: il est temps de mobiliser l’opinion publique et de sensibiliser les législateurs à une nouvelle course à la sous-enchère
Le TPPA est un « accord de libre-échange » de grande envergure qui a été négocié en secret et signé par 12 pays, le 5 octobre 2015, après un marathon final de 5 jours de négociations à Atlanta (Etats-Unis) (voir la réaction d’UNI Global Union). L’accord inclut 12 pays : l’Australie, Brunei, le Canada, le Chili, le Japon, la Malaisie, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, le Pérou, Singapour, les États-Unis et le Vietnam. S’il est ratifié, il pourrait couvrir 40 % de l’économie mondiale et jeter les bases du commerce dans les services financiers, l’e-commerce, les droits de propriété, la médecine et biens d’autres domaines, ce qui aura des répercussions sur la vie de millions de travailleurs et travailleuses.
Une récente étude publiée par le Global Development and Environment Institute de l’Université américaine Tufts montre que le TPPA engendrerait une perte de PIB aux Etats-Unis et au Japon, ainsi que des pertes d’emplois dans tous les pays signataires du TPPA, soit un total de 771.000 suppressions d’emplois. Toujours selon la même étude universitaire, le TPPA créerait davantage d’inégalités et de pressions à la concurrence pour faire baisser les revenus du travail dans les pays en développement. Le TPPA aurait également de profondes répercussions sur d’autres parties du monde. La chute du PIB (3,77%) et de l’emploi (879.000 postes) dans les pays développés hors TPPA résulterait des pertes enregistrées en Europe, tandis que dans les pays en développement, la chute du PIB (5,24%) et de l’emploi (4,45 millions de postes) découlerait des pertes attendues en Chine et en Inde.
Pour une analyse plus détaillée du texte du TPPA, veuillez vous référer à la Déclaration d’UNI Global Union qui a été adoptée par les affiliés d’UNI le 11 novembre 2015 lors de la réunion du Comité exécutif mondial. UNI soutient l’appel lancé par la CSI aux pays signataires du TPPA de ne pas le ratifier, et continuera à s’opposer à de tels accords qui privilégient les intérêts des entreprises plutôt que ceux des citoyens et de la planète.
Le gouvernement néo-zélandais a confirmé que des invitations officielles avaient été envoyées aux Ministres des 12 pays concernés pour qu’ils viennent signer l’accord TPPA. La cérémonie de signature officielle se tiendra le 4 février 2016 à Auckland, au Sky City Casino, qui est une métaphore très appropriée pour un accord qui cherche à s’ancrer dans l’économie de casino.
La signature officielle ouvrira une phase de 2 ans pendant laquelle chacun des 12 pays devra ratifier l’accord au niveau national, le plus souvent par un débat et un vote au Parlement. Par conséquent, la société civile, les syndicats et les parlementaires ont un rôle clé à jouer pour sensibiliser aux impacts potentiels du TPPA.
A la fin de ces 2 années, soit en février 2018, le TPPA entrera en force 60 jours après si 6 signataires, représentant 85% du PIB cumulé des signataires d’origine, l’ont ratifié. Dès lors, le TPPA pourrait entrer en vigueur même avec un nombre limité de participants. Mais la ratification par les Etats-Unis sera décisive car ils représentent une grande part du PIB cumulé. Si les Etats-Unis ne le ratifient pas, il y a très peu de chance que l’accord entre en vigueur.
Le TPPA devrait être soumis au Congrès américain cette année, très probablement en novembre après les élections. Nos affiliés américains ont déjà entamé une campagne sur le TPPA et ils auront besoin de votre soutien lorsque le texte arrivera au Congrès.
Avant cela, ce qui se passera le 4 février en Nouvelle-Zélande sera très important. Si le parlement néo-zélandais s’oppose à l’accord, il enverra un signal politique très fort aux membres du Congrès américain.
Le niveau de mobilisation qui se produira en Nouvelle-Zélande et ailleurs donnera le ton pour la couverture médiatique de la cérémonie du 4 février ainsi que pour le débat politique qui démarrera dans les 12 pays concernés par le TPPA.
L’affilié néo-zélandais d’UNI, FIRST Union, est très actif dans la coordination de la campagne en faveur des travailleurs. Quatre réunions publiques se tiendront d’ici la signature et une protestation de masse sera organisée à Auckland le 4 février.
FIRST Union demande aux affiliés d’UNI, en particulier aux affiliés des 12 pays concernés par le TPPA de soutenir la campagne par solidarité avec les citoyens et les travailleurs qui seraient affectés par le TPPA. En collaboration avec un groupe de défense de la justice sociale dénommé Action Station, FIRST Union a mis en ligne une pétition. Jusqu’ici 41.000 signatures ont été récoltées, l’objectif étant d’en obtenir 50.000. Nous vous encourageons à la signer en cliquant sur ce lien. Les Néo-zélandais remettront cette pétition au Parlement juste avant la signature. Signez donc la pétition et transmettez-la au plus grand nombre pour en faire une victoire collective. Vous pouvez aussi organiser un «événement anti-TPPA» et partager les photos via les médias sociaux lors du « blitz » médiatique du 3 février (voir le programme complet et le plan de la campagne ici).
UNI Global Union, la CSI et d’autres Fédérations syndicales internationales publieront également une déclaration mondiale sur la journée de signature, qui sera disponible en ligne pour une plus large diffusion.
Pour maintenant, vous trouverez en pièces jointes une affiche que vous pouvez imprimer pour prendre une photo et partager des messages sur les réseaux sociaux ("TPPA: dont' sign, Protect Workers, #TPPANoWay") et un tract de la Nouvelle-Zélande.