L'espagnol Prosegur accusée de violations des droits humains et syndicaux en Amérique latine
UNI Global Union a déposé ce jour une plainte auprès du gouvernement espagnol à Madrid contre le géant de la sécurité privée, Prosegur.
La plainte accuse l'entreprise de violations persistantes des Principes directeurs de l'OCDE à l'intention des entreprises multinationales en Amérique latine.
Les Principes directeurs de l'OCDE à l'intention des entreprises multinationales établissent un cadre de normes minimales pour une conduite responsable des entreprises. Elles comprennent des normes à respecter par les entreprises en matière de travail, de droits humains et de procédures. Elles exigent des gouvernements qui ont signé les Lignes directrices de mettre en place un Point de Contact National (PCN) pour promouvoir et appliquer les lignes directrices. Les cas de violation de ces lignes directrices sont à signaler au PCN du pays où la multinationale a son siège, soit l'Espagne dans le cas de Prosegur.
La plainte porte sur quatre pays : le Brésil, la Colombie, le Pérou et le Paraguay. Elle fait état de nombreux exemples de discrimination à l'égard des adhérents syndicaux. La plainte décrit comment les membres des syndicats sont régulièrement victimes de discriminations concernant la rémunération et se voient refuser des contrats de travail fixes. La plainte démontre l'existence de conventions collectives fictives, de harcèlement et de représailles envers les dirigeants syndicaux ainsi que de licenciement de travailleurs pour avoir formé un syndicat ou avoir participé à des grèves légales.
Plus précisément, la plainte avance que :
Au Brésil, Prosegur a harcelé et licencié des dirigeants syndicaux, a refusé de se conformer à des décisions prises à son encontre, a violé la législation sur la grève concernant les travailleurs de remplacement et a licencié des travailleurs ayant exercé leur droit de grève.
En Colombie, Prosegur a compromis la négociation collective en violant à plusieurs reprises les dispositions du contrat collectif, a introduit des incitations et des sanctions financières illégales pour porter atteinte au syndicat. L'entreprise à également violé la liberté syndicale et le droit de négociation collective, a harcelé et intimidé des dirigeants syndicaux et a sans cesse retardé et ignoré les jugements du tribunal confirmant les droits des travailleurs.
Au Pérou, Prosegur a signé un simulacre d'accord pour exclure le syndicat et compromettre la négociation collective, a violé de manière répétée les lois du pays en recourant à des contrats temporaires pour empêcher la syndicalisation et les actions collectives. L'entreprise a licencié des travailleurs pour avoir exercé leur droit légal à former un syndicat, a discriminé des adhérents syndicaux en matière d'augmentation salariale et a violé la loi sur la grève concernant les travailleurs de remplacement.
Au Paraguay, Prosegur a signé une convention collective avec un syndicat fictif, a licencié des militants syndicaux lorsque le syndicat a été enregistré, a compromis la négociation collective en refusant de négocier de bonne foi. L'entreprise a violé la loi sur la grève concernant les travailleurs de remplacement, a refusé l'accès aux locaux de la société aux inspecteurs du travail chargés d'enquêter sur les violations de la loi, a licencié des grévistes et obligé des centaines d'autres grévistes à démissionner.
UNI a également déposé une copie de cette plainte auprès du PCN du Brésil, de Colombie et du Pérou, pays qui ont signé les Lignes directrices et sont cités dans la plainte. Le gouvernement paraguayen n'a pas signé les Lignes directrices de l'OCDE et, par conséquent, n'a pas de PCN.
Prosegur est la plus grande société de sécurité privée en Espagne et en Amérique latine. L'entreprise a la réputation d'être une entreprise citoyenne en Europe, promouvant des initiatives de RSE mais est très en deçà en Amérique latine. Prosegur n'a apparemment aucun système ou dispositif pour s'assurer que les droits des travailleurs sont respectés dans l'ensemble de ses activités mondiales, notamment le droit des travailleurs à exercer leur liberté syndicale et leur droit de négociation collective. Pourtant, la société est un soumissionnaire de premier plan pour les contrats de sécurité à la Coupe du monde 2014 et aux Jeux de Rio en 2016, qui auront lieu au Brésil. Les droits de l'homme et les violations du droit du travail sont une préoccupation de plus en plus importante pour les gouvernements et les sponsors privés des grands événements sportifs.
A maintes reprises, UNI a tenté de résoudre ces problèmes avec Prosegur. Cependant la société soit prétend mal connaître les problèmes, soit excuse les agissements en invoquant une politique décentralisée des relations du travail au niveau mondial.
UNI s'efforce de parvenir à un accord avec Prosegur sur des mécanismes qui permettraient d'améliorer la surveillance d'une diligence raisonnable et l'intervention en matière de droits humains et syndicaux au plan mondial.
UNI Global Union a demandé au PCN espagnol de l'OCDE d'enquêter et de résoudre ces violations par la médiation. Si ces efforts échouent, UNI demandera au PCN de publier une déclaration finale indiquant si les Lignes directrices de l'OCDE ont été ou non respectées.
Pour de plus amples informations, veuillez consulter les documents ci-après
Rédactions : Pour de plus amples informations, veuillez contacter:
James Dyson, Portable : + 34 633422032,jvdmedia@gmail.com
Richard Elliott, Directeur des Communications, UNI Global Union
Portable: + 41 79 794 9709