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23 suicides depuis février 2008 (en 18 mois) à France Telecom ; cette vague inquiétante de suicides a conduit l’ancien monopole du téléphone devenu géant mondial des technologies à prendre des mesures à l’issue d’une réunion du Comité d’Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail (CHSCT). En conséquence, les restructurations (incluant le gel des mutations) dans le groupe sont suspendues jusqu’au 31 octobre. D’autre part, 100 responsables des ressources humaines de proximité vont être recrutés et les 20 000 cadres du groupe vont être formés à « détecter les signaux de faiblesse psychologique ».
Les syndicats dénoncent quant à eux, les conditions de travail et les méthodes de management jugées coercitives depuis plusieurs mois et réclament des mesures supplémentaires. Ils estiment que, le désarroi des employés proviendrait d’un « management par la peur» : des pressions exercées sur les salariés, notamment pour les inciter à quitter l’entreprise dans le cadre des réductions d’effectifs.
Dans cet ancien service public d’Etat devenu société anonyme en 1996 et où les capitaux privés sont majoritaires depuis 2004, l’accélération de la migration vers des statuts privés du personnel bénéficiant encore à 70% du statut de fonctionnaire ainsi que la course au rendement et aux résultats financiers seraient des facteurs aggravants.
Après le dernier suicide datant du vendredi 11 septembre, d’une chargée de clientèle de 32 ans qui a sauté du 4ème étage de son bureau parisien, deux syndicats de France Telecom CFE-CGC et Unsa ont réclamé « un geste fort » de l’Etat, en tant que principal actionnaire et employeur du groupe et demandent « un plan de préretraite en bonne et due forme. » Le Ministre du Travail, Xavier Darcos, devrait rencontrer prochainement le PDG de France Telecom, Didier Lombard.