Le Travail Décent a perdu de sa valeur au Zimbabwe
La chute économique au Zimbabwe a privé les travailleurs de la décence du travail. Les salaires n`on pas de valeur à cause de l'hyperinflation, et la plupart des travailleurs, y compris les fonctionnaires, vont maintenant au travail une fois par semaine étant donné que le salaire est à peine suffisant pour acheter le ticket de bus.
Plusieurs personnes sont encore envahies par la peur due à la torture, au viol, et à l’emprisonnement, qui ont été utilisés comme arme de répression politique.
Le chômage a dépassé les 80 pourcent et la seule activité économique encore vivace est celle des agents de change au marché noir.
C’était le message livré à la 9ème réunion du Comité Exécutif d’[UNI-Africa qui s’est tenue au Cap en Afrique du Sud du 7 au 9 octobre. Dans le but de marquer la célébration de la Journée Mondiale du Travail Décent cette année, qui tombe le 7 octobre, UNI-Africa a organisé une action de solidarité au Zimbabwe à laquelle plus de 50 leaders syndicaux de 20 pays africains ont participé.
"Si aucune solution immédiate n’est trouvée à la crise actuelle, des millions de personnes vont quitter le pays et d’autres mourront de faim," a prévenu Keith qui était à la tête d’une mission d’UNI au Zimbabwe le 1er octobre.
Aussi, le Président du Congrès des Syndicats du Zimbabwe (ZCTU), Lovemore Matombo, a dit aux participants à la réunion que son pays est confronté à "une triste situation qui fait l’apologie d'un nationalisme exacerbé."
"Lorsque nous arrachions notre indépendance des mains des maîtres coloniaux, nous étions sensés faire mieux. Au Zimbabwe nous manquons de tout. Dieu seul sait combien nous souffrons."
Il a demandé aux syndicats africains de "ne plus jamais être l'appendice du gouvernement. Les syndicats ont un rôle à jouer et doivent faire valoir de nouvelles idées. Lorsque les syndicats sont debout, la nation entière est debout."
Plus de trois millions de Zimbabwéens se sont enfuis vers l’Afrique du Sud, où ils ont fait face à des attaques xénophobes.
Le Secrétaire Général d’UNI Syndicat Mondial, Philip Jennings, dit qu’il y a un "déficit de travail décent" dans le monde aujourd’hui. Il a décrit Matombo comme étant un héros pour le mouvement syndical au Zimbabwe et en Afrique en général.
Quant à l’actuel Président d’UNI-Africa, Gabou Gueye, il a dit, "Ceux qui nous ont mis dans cette situation devraient payer. Nous avons décidé de soutenir nos camarades au Zimbabwe, qui font l'objet de xénophobie."
"Seule la négociation collective garantie le travail décent. Nous avons besoin de salaires appropriés, d’accords globaux avec les employeurs, et d'emplois qui garantissent l’avenir de nos enfants," dit-il.
"L’Afrique doit se défaire du carré tragique de la guerre, de la pauvreté, des maladies, et de la dictature pour un carré magique de paix, d’abondance, et de démocratie," dit-il.