Impressions sécurisées : Nouveaux réseaux, nouveaux défis
Les 18 et 19 septembre, UNI Secteur graphique a organisé, à Zagreb, sa première Conférence mondiale sur les impressions sécurisées. Une nouvelle perspective de travail intéressante s’ouvre pour le secteur, tant pour s’assurer l’entière participation des syndicats aux prises de décisions concernant l’impression des euros et d’autres éventuels processus de privatisation en cours, que pour mettre en place des réseaux au niveau de sociétés importantes, comme l’entreprise britannique Thomas de la Rue et la société allemande Giesecke & Devrient.
Les prévisions d’UNI Secteur graphique - Syndicat mondial sur le nombre de participant(e)s à la Conférence ont été franchement dépassées puisque plus qu’elle a réuni plus de cinquante membres syndicaux issus de quatre continents et a compté sur l’intervention spéciale de syndicats membres d’UNI Finances. Maîtrise du thème, pleine participation au débat, détermination à croître, engagement de suivre les plans adoptés lors de la réunion ; tel a été le comportement du remarquable groupe de syndicalistes qui s’étaient donné rendez-vous à l’occasion de cette conférence.
« Nous sommes ici pour élaborer des stratégies communes dont le sens premier sera la défense des emplois et de la qualité du travail dans le secteur des impressions sécurisées, a annoncé Michel Muller, Président d’UNI Secteur graphique. Les grands conglomérats présents dans ce secteur se sont renforcés pour s’étendre au niveau mondial et les processus de privatisation en cours pourraient monter les travailleurs/euses les uns contre les autres dans une bataille d’où seules les grandes sociétés sortiront victorieuses », a-t-il ajouté.
Stepjan Kolaric, de Graficara (Croatie), Nicola Konstantinou (UNI-Europe Secteur graphique), Michel et Adriana.
UNI Secteur graphique a organisé cette conférence afin d’établir un véritable dialogue ainsi qu’une coordination entre tous les syndicats qui représentent la main-d’œuvre engagée dans ce secteur qui croît et se diversifie : il ne se charge plus uniquement de la production de billets de banque, de pièces de monnaie et de documents gouvernementaux, mais également de cartes de crédit, de cartes à puces et d’emballages de médicaments, ainsi que d’autres articles en plein développement. « Il est essentiel que nous observions l’évolution technologique et la croissance rapide dans ce domaine, de sorte que nous puissions élaborer des stratégies appropriées comme le soutien à la mise en place de réseaux et la constitution de nouveaux comités d’entreprise européens », a affirmé Peter Ellis, d’UNITE.
Olga Vinogrodova lors de présentation du profil des principales sociétés
« Ces sociétés doivent formuler précisément leur politique en matière de responsabilité sociale, a déclaré Steve Walsh, Président d’UNI-APRO Secteur graphique. Elles manipulent des informations personnelles de millions d’individus et doivent adopter des mesures de sécurité extrêmes à l’égard de ces renseignements. Il faut pour cela une transparence complète et une relation claire avec toutes les parties, en commençant par les travailleurs/euses et leurs syndicats », a conclu Steve.
Les sociétés sont sûres… Mais qu’en est-il des conditions de sécurité de la main-d’œuvre ?
Une partie importante de la réunion a été consacrée à l’analyse des conditions de santé et de sécurité des travailleurs/euses du secteur. « On s’inquiète pour le papier, on se tracasse pour l’encre, on surveille la production et les bases de données… Mais au Brésil, les travailleurs/euses des sociétés d’impression sécurisée subissent du stress, ont des problèmes découlant de l’utilisation de substances chimiques dangereuses et souffrent de lésions liées aux mouvements répétitifs, a expliqué Leonardo del Roy, du Brésil et Président d’UNI-Amériques Secteur graphique. Les sociétés doivent se préoccuper de la sécurité de leurs produits mais doivent principalement veiller à celle des personnes qui les fabriquent », a-t-il souligné.
Conflit chez E-Kart, Turquie
Les participant(e)s ont chaleureusement soutenu les grévistes d’E-kart dont la lutte pour la reconnaissance syndicale et le respect de la négociation collective a été saluée par toutes les personnes présentes. Basin-Is a remercié UNI, UNI Secteur graphique et particulièrement les camarades de Ver.di, pour leur soutien.
Représentants de Basin-Is, Turquie
Programme d’action
Les personnes présentes ont formulé les propositions suivantes :
- Encourager le développement de réseaux syndicaux à l’égard des sociétés multinationales les plus importantes du secteur des impressions sécurisées en accordant la priorité, dans un premier temps, à quelques-unes des plus présentes sur le plan mondial et qui disposent de la plus forte densité syndicale, comme Thomas de la Rue, G & D et Thomas Gregg. « Les réseaux constituent la forme la plus appropriée d’établir un rapport de force favorable à la main-d’œuvre, a déclaré Duncan Brown, Président du Groupe de travail sur les multinationales. Grâce aux réseaux, les syndicats se rencontrent, ils participent, ils discutent, se mettent d’accord et peuvent élaborer des politiques de syndicalisation et lutter ensemble pour la reconnaissance des syndicats et du droit à la négociation collective ».
Travail en groupes et représentants de Ver.di
Les participant(e)s ont souligné que sans l’engagement des syndicats situés dans les pays d’origine des sociétés, les réseaux ne pourraient être actifs et productifs. C’est pourquoi ils ont fortement apprécié l’engagement d’UNITE et de Ver.di de diriger deux des réseaux. Andreas Fröhlich, de Ver.di, a souligné qu’il serait grandement utile à la syndicalisation et au droit à la négociation collective de procéder à un échange détaillé d’informations concernant les conditions de travail au sein des différentes sociétés actives dans le domaine des impressions sécurisées.
- Syndicalisation de nouveaux membres en recueillant des informations sur les principales sociétés et sur nos possibilités de soutenir la formation et la reconnaissance de nouveaux syndicats.
- Mise en place d’un réseau pour que les travailleurs/euses du secteur public et ceux du privé aient l’occasion d’échanger des informations et de se soutenir le cas échéant.
- Publication des débats menés lors de la conférence et rédaction d’un dépliant qui sera distribué en 2009.
- Convocation d’un Groupe de travail pour qu’il assure un suivi des principales décisions prises par les participant(e)s.
« Cette conférence a permis de réunir toutes les informations dont nous disposions sur le secteur et de progresser grâce à des stratégies d’action qui feront de nous des acteurs importants de ce secteur », a déclaré Adriana Rosenzvaig.
Michel a clos la conférence en affirmant que « les discussions ont été excellentes mais l’élément le plus important est le programme d’action sur lequel nous nous sommes accordés et qui sera aussitôt mis en œuvre ».
Pour plus d’informations sur cette conférence : Adriana.rosenzvaig@uniglobalunion.org