IKEA et la culture d’hostilité envers les travailleurs
Stockholm, le 22 mai 2013 – L’Alliance syndicale mondiale UNI IKEA exhorte IKEA à remédier aux violations flagrantes des droits des travailleurs observées dans son réseau mondial, notamment en Turquie, et révélées dans un rapport indépendant commandé par UNI intitulé « La course à l’abîme d’IKEA en Turquie ». Ce groupe de 40 syndicats et collaborateurs d’IKEA de 16 pays s’est entendu sur une nouvelle déclaration réclamant que l’entreprise réagisse directement aux allégations de harcèlement de travailleurs en Turquie. L’Alliance se dit également déçue de l’absence d’Inter IKEA à cette réunion.
Les travailleurs d’IKEA venant de Turquie n’ont pas pu assister à la réunion par crainte de représailles. Apparemment, la branche d’IKEA en Turquie paye les employés pour qu’ils quittent le syndicat KOOP-IS qui les représente.
Alke Boessiger, chef d’UNI Commerce, a déclaré : « Il faut qu’IKEA reprenne en mains ce qui se passe en son nom en Turquie. Ces allégations sont graves et IKEA qui se targue d’être un bon employeur doit prendre des mesures. Il s’agit là d’un risque sérieux pour la réputation de l’entreprise qui risque de perdre des clients. »
IKEA compte environ 2.000 employés dans 5 magasins en Turquie. KOOP-IS affirme qu’une douzaine de travailleurs ont été licenciés en raison de leur appartenance à un syndicat, et qu’il existe une culture anti-syndicale dans tous les sites de l’entreprise en Turquie.
Boessiger a ajouté : « C’est de l’anti-syndicalisme, inexcusable pour une entreprise de la réputation mondiale d’IKEA. Les droits des travailleurs font partie des droits de l’Homme, et IKEA est dans l’obligation de les appliquer dans tout le réseau mondial dont elle est responsable en dernier ressort. »
Dans sa déclaration finale, l’Alliance émet envers IKEA les revendications suivantes:
· IKEA doit respecter le droit de tous les travailleurs d’IKEA d’adhérer à un syndicat.
· IKEA doit appliquer une approche cohérente des relations professionnelles et du dialogue social.
La déclaration de l’Alliance ajoute : « Pour pouvoir exercer ces droits fondamentaux, les syndicats doivent avoir accès aux travailleurs afin de leur parler de leurs droits et de l’avantage découlant de l’adhésion à un syndicat, ce qui permet aux travailleurs de prendre une décision éclairée. Le dialogue social inclut le dialogue avec les syndicats, et nous escomptons que cette pratique soit appliquée de manière cohérente dans toutes les opérations d’IKEA dans le monde. »
L’Alliance syndicale mondiale UNI IKEA souligne être prête à dialoguer avec l’entreprise pour autant que celle-ci fasse preuve de bonne foi en s’appliquant à corriger les déficiences de son réseau mondial. Elle ajoute cependant qu’elle envisage une série d’actions mondiales de solidarité pour attirer l’attention sur la situation actuelle inacceptable dans tout le réseau IKEA.