France- Salon du livre 2009 : la panne sociale
L’an dernier, pour la première fois, l’ensemble des délégations syndicales (CFDT, CFTC, CGC, CGT, FO) ne se sont pas rendues à la traditionnelle invitation du Président du Syndicat National de l’Édition (SNE) les conviant à un tour d’horizon des aspects économiques et sociaux de la profession, et cela afin de manifester leur profond désaccord avec la politique salariale du SNE.
Alors que le Salon 2009 s’apprête à ouvrir ses portes, où en sommes nous un an après ?
Au point mort !!!
Avec des négociations en panne ou qui traînent en longueur…
Le désaccord est toujours total avec la commission dite « sociale » du SNE sur l’évolution des salaires minima de la branche (édition et distribution du livre) :
suppression de la référence à la garantie salariale mensuelle,
augmentations différenciées selon les niveaux de la grille avec des pourcentages indigents pour les catégories intermédiaires et l’encadrement, qui constituent les effectifs les plus importants, et où l’on trouve le « cœur des métiers » de l’Édition.
Le SNE continue à ne faire montre d’aucune volonté de sortir de l’impasse dans laquelle se trouvent les négociations, alors que l’Édition fait partie des branches « épinglées » par la Direction Générale du Travail.
Sur la question de l’égalité professionnelle, les indicateurs retenus par le SNE sont très loin de remplir les objectifs visés par la loi et les derniers décrets, ce qui éloigne la perspective d’aboutir à un accord et, d’ores et déjà, compromet la tenue d’une négociation sérieuse sur le thème.
Les organisations syndicales dénoncent :
Les dix premiers niveaux de la grille conventionnelle de salaires sous la barre du SMIC.
Une situation salariale d’autant plus critique que les salaires réels d’embauche sont aujourd’hui quasiment au niveau des minima conventionnels.
Une crise économique qui affecte durement le pouvoir d’achat des salariés, à commencer par les plus bas salaires, ceux de la distribution.
Une réduction des effectifs des maisons d’édition qui se poursuit à coup de licenciements hâtivement « justifiés », de démissions, de ruptures conventionnelles…
Une précarisation croissante des salariés « externes » (TAD et autres intervenants), notamment par le recours abusif – bien qu’illégal – au paiement en « droits d’auteur forfaitaires ».
C’est pourquoi, cette année encore, les délégations syndicales de l’Édition refusent d’aller écouter le bilan en forme de satisfecit personnel de M. Serge Eyrolles, Président du SNE.
En revanche, l’ensemble des syndicats appelle les salariés de l’Édition à la grève interprofessionnelle et à manifester massivement sous toutes les formes possibles (débrayages, assemblées générales du personnel, etc.)
le 19 mars :
pour la défense des salaires, de l’emploi et des conditions de travail ;
contre la casse des services publics, de la protection sociale, du code du travail et des conventions collectives.
Paris, le 9 mars 2009