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Le groupe Rio Tinto a annoncé ce matin la conclusion de la vente des activités emballage alimentaire, Pharma et Tabac au groupe d’emballage australien AMCOR.



La finalisation de cette opération met un terme à plus de 2 années d’incertitude pour les salariés de l’activité depuis l’annonce du projet de cession le 25 juillet 2007.



Si la cession globale de ces activités à un groupe d’emballage peut constituer un point positif par rapport à une vente à la découpe, ce projet suscite néanmoins de nombreuses inquiétudes quant à ses conséquences futures :

- l’annonce de 250 millions de dollars de synergie dont 45 % au titre des frais généraux et centraux s’est d’ores et déjà traduite par des réductions d’effectif dans les fonctions centrales et supports des 2 groupes. Les 30 % de ces synergies visant l’efficacité opérationnelle se traduiront par de nouvelles suppressions d’emplois dans les usines. Le PDG d’Amcor a d’ailleurs promis aux actionnaires les fermetures de 3 ou 4 sites en Europe à l’horizon 2013

- L’avenir de certaines activités de spécialité (Glass Pharma, Capsules, …) dans le groupe AMCOR interroge lui aussi.

Il convient de rappeler que ce groupe a dans le cadre du plan Flexone entre 2006 et 2009 fermé ou cédé 9 de ses 37 sites et supprimé 900 emplois sur les 7 700 qu’il compte en Europe.

- Le groupe AMCOR persistera t’il dans sa stratégie d’affectation prioritaire du cash aux actionnaires sous la forme de distributions de dividendes et d’achat d’action. Cette situation ayant pour conséquence une insuffisance des investissements dans les sites. Des investissements par ailleurs très fortement orientés vers l’est européen ou le groupe aura engagé près de 90 millions d’euros pour la création ou l’extension de sites en Russie, Ukraine et Pologne en 2007 et 2008.

Une nouvelle réduction des investissements qui sur le périmètre Emballage Europe de Rio Tinto sont passés de 95 millions en 2006 à mois de 50 millions en 2009 priverait de nombreux sites du minimum vital à la préservation de leur compétitivité.

- le groupe AMCOR poursuivra t’il la stratégie de spécialisation des sites largement engagés depuis l’intégration dans Alcan Packaging et de repli sur les activités cœur de métier qui se traduit par une plus grande exposition des sites au cycle du produit fabriqué et à ses grands clients. L’accélération de ce processus pourrait aussi conduire au désengagement d’activités périphériques à la production comme la gravure des cylindres.

Par ailleurs, la concentration des deux groupes présente le risque d’une réduction globale des volumes par les grands clients qui craindraient une trop grande exposition sur un seul fournisseur.

- Plus globalement on peut s’interroger sur le défi d’intégration pour Amcor des activités acquises qui représentent 60% du nouvel ensemble.



Afin d’être en mesure de faire face à ces enjeux futurs, les organisations et fédérations syndicales européennes sous l’égide du CEE Rio Tinto ont obtenu un engagement du repreneur sur l’intégration des 12 représentants issus des activités cédées dans le comité d’entreprise européen d’Amcor et de renégociation de l’accord régissant cette instance dans un délai de 6 mois afin de l’adapter aux nouvelles directives et recommandations européennes et de lui permettre de peser sur ces évolutions dans le sens des intérêts des 14 000 salariés européens du nouvel AMCOR.

(Communiqué de presse CFDT du 02/03/2010, http://www.fgmm.cfdt.fr/PP030210A.pdf)