Prix A l’abri de la peur: les affiliés espagnols CCOO et UGT résistent à l’oppression
Plus de 300 syndicalistes espagnols risquent la prison pour l’exercice de leurs droits démocratiques – la famille UNI Global Union unie dans la solidarité.
Les affiliés espagnols d’UNI, CCOO et UGT, ont reçu le Prix A l’abri de la peur décerné par UNI Global Union en hommage à leur courage face à la répression et en soutien à leur campagne pour la justice et pour une amnistie. Plus de 300 syndicalistes espagnols risquent des peines de prison pour avoir exercé leur droit démocratique à manifester.
Le Comité exécutif mondial d’UNI Global Union a adopté une déclaration dans laquelle il rejette la politique et les lois répressives du gouvernement espagnol qui restreignent les droits du travail et les libertés fondamentales des citoyens et appelle à la solidarité internationale.
Le prix a été décerné à deux femmes qui encourent de longues peines de prison simplement pour avoir exercé leurs droits démocratiques en tant que syndicalistes. Il s’agit de Dolores (Lola) Villalba et de Katiana Vicens de FSC-CCOO. Le Comité exécutif a également remis le Prix à José Antonio Gracia Guerrero de FES-UGT et à José Manuel Sayagués de FSP-UGT.
José Antonio Gracia Guerrera a affirmé : « Ce prix jette la lumière sur l’injustice dont nous sommes victimes à cause de la politique de restriction et d’austérité de notre gouvernement – toute protestation contre lui est traitée comme un acte délictueux. Le soutien international par le biais d’UNI est vital pour notre cause. Notre message au gouvernement espagnol est que nous n’abandonnerons pas ».
Lola Villalba, Secrétaire générale de la Fédération des services de Malaga, risque trois ans et six mois de prison pour avoir participé à une grève. Elle a souligné : « Nous avons besoin de votre soutien. Nous sommes criminalisés. Ce sont des lois du bâillon qui nous ne empêchent de faire la grève et qui restreignent nos droits civils. »
Et d’ajouter : « Je n’ai pas peur de la prison – si je dois y aller, j’irai. Nous poursuivrons la lutte. Faire la grève n’est pas un crime, c’est un droit ».
Katiana Vicens, Secrétaire générale de la Fédération des services des Iles baléares risque 4 années de prison et est accusée d’avoir empêché une personne de se rendre au travail un jour grève.
« Nous devons être solidaires et nous accrocher au droit de grève. Ces attaques envers les droits du travail ne se limitent pas à l’Espagne – et nous ne devons pas céder », a déclaré K. Vicens.
« Nous acceptons ce prix au nom de tous ceux et celles qui encourent des sanctions pénales pour avoir résisté à ces lois antisyndicales injustes ».
José Manuel Sayagués a quant à lui expliqué : «Les cas de ces femmes ne sont pas isolés dans notre pays – il y a 300 cas similaires. Nous devons continuer à accroître la solidarité internationale et appelons chacun à se mobiliser contre ces lois draconiennes. Nous devons défendre nos droits acquis de haute lutte car sans elles, il ne peut y avoir de démocratie ».
Le Secrétaire général d’UNI Global Union, Philip Jennings, en remettant le Prix A l’abri de la peur aux syndicats espagnols, a affirmé : « Nous sommes solidaires de nos collègues espagnols. Nous ne pouvons pas permettre la réduction de l’espace démocratique en Espagne, ni dans tous les autres pays où il est menacé, notamment en Finlande et au Royaume-Uni. Nous sommes inspirés par le courage dont font preuve Lola et Katiana et suivrons leur exemple dans notre riposte contre cette nouvelle vague de lois antisyndicales ».
Un nouvel appel à l’action sera annoncé prochainement.