Escalade des attaques contre les droits syndicaux chez Prosegur
Escalade des attaques contre les droits syndicaux chez Prosegur après une nouvelle série de pratiques antisyndicales de l’entreprise en Colombie.
La multinationale espagnole de la sécurité accentue son opposition apparemment continuelle envers le syndicat colombien de la sécurité privée, SINTRAVALORES, qui est engagé dans un bras de fer désespéré pour protéger les droits humains des travailleurs.
Récemment, Prosegur avait contourné sa convention collective avec SINTRALAVORES en engageant tous les nouveaux travailleurs de ses propres filiales en Colombie sous le couvert de sous-traitants de de soi-disant « autres sociétés. » En appliquant ce stratagème contractuel, les travailleurs exclus de la convention collective ne bénéficient pas des mêmes conditions que ceux couverts par le contrat.
En réaction, les syndicats ont fondé, en décembre dernier, un nouveau syndicat sectoriel, SINTRAVALSEC, destiné à aider tous les travailleurs du transport de fonds par opposition à un syndicat spécifique à Prosegur.
Les efforts de Prosegur pour contourner la convention collective de Sintravalores sont au cœur du conflit opposant les syndicats à la société. La convention conclue entre Sintralavores et Prosegur exige de l’entreprise qu’elle offre un emploi fixe aux travailleurs temporaires après 4 mois de travail satisfaisant.
Cette disposition du contrat a été acceptée par une entreprise rachetée par Prosegur il y a quelques années. Depuis lors, Prosegur a lutté en vain contre le syndicat afin d’éliminer cette protection pour la sécurité de l’emploi.
N’ayant pu obliger le syndicat à faire marche arrière, l’entreprise a modifié sa stratégie et entamé la bataille actuelle pour détruire ni plus ni moins le syndicat.
Malheureusement les attaques n’en sont pas restées là. Prosegur a intensifié ses attaques contre des dirigeants syndicaux et des militants individuels.
A Neiva, où une agression physique contre Hector Bermeo a eu lieu en novembre, il y a eu des représailles générales contre des travailleurs syndiqués pour avoir dénoncé l’agression. Sur les 13 membres que le syndicat comptait à Neiva juste avant l’agressions de Bermeo, 3 ont été licenciés et 4 ont fait l’objet de mesures disciplinaires.
Bermeo lui-même a reçu 3 jours de suspension pour avoir soi-disant poussé le directeur à l’agresser en disant qu’il « n’y a pas de directeur de la sécurité générale à Neiva » et en lançant ses munitions dans la poubelle, ce qu’il conteste avoir fait. Prosegur prétend que la scène a été filmée mais ne fournira pas de copie à Hector ni au syndicat.
Le Directeur mondial des ressources humaines de Prosegur a conduit une enquête unilatérale sur l’agression de Bermeo en novembre qu’UNI a dénoncée comme étant un simulacre d’enquête. Maintenant 7 des 13 adhérents syndicaux ont été licenciés ou sanctionnés au cours des deux mois qui ont suivi l’agression.
En dépit des mises en garde constantes d’UNI concernant les violations des droits des travailleurs par les responsables de l’entreprise en Colombie et en Amérique latine, les dirigeants de Prosegur en Espagne continuent à nier qu’il y ait de graves problèmes dans leurs activités colombiennes.
UNI Global Union ne restera pas les bras croisés face à ces violations des droits humains fondamentaux et demandera justice pour les travailleurs de Prosegur partout dans le monde.