Libéralisation postale: le Conseil Federal fait fausse route
En persistant sur la voie d’une libéralisation totale du marché postal, en proposant la transformation de la Poste en SA et en proposant la dissociation de PostFinance et sa transformation en SA, le Conseil fédéral fait complètement fausse route. Les grandes lignes de son projet de révision de la législation postale, adopté aujourd’hui, sont inacceptables. Le Syndicat de la Communication s’en trouve renforcé dans sa volonté de lancer une initiative populaire. |
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Les exemples étrangers le prouvent: la libéralisation totale du marché postal est néfaste pour la population, l’immense majorité des clients (privés et petites et moyennes entreprises), les régions périphériques, la qualité des prestations postales et, enfin, le personnel de la branche. Mais rien n’y fait : le Conseil fédéral a adopté ce matin un projet de révision de la législation postale qui prévoit une rapide libéralisation totale. Le Syndicat de la Communication déplore cet entêtement du Gouvernement, qui dessert le peuple qu’il est censé servir.
Changeant une nouvelle fois d’avis sur les modalités de la révision, le Conseil fédéral a décidé de procéder en deux étapes. D’abord, le Parlement devra adopter la nouvelle loi sur la poste, qui sera soumise au référendum facultatif. Puis, une année après son adoption, l’ouverture complète du marché se fera par arrêté fédéral soumis au parlement et au référendum facultatif. Le peuple pourra donc avoir le dernier mot à deux reprises. Et notamment sur la seule ouverture complète du marché. Le Syndicat de la Communication n’a jamais caché qu’il était prêt à lancer un référendum sur ce sujet. Mais il pourrait déjà le faire lors de la première étape. Car le projet de révision législative est, pour l’heure, inacceptable sur de nombreux points. C’est particulièrement le cas de la volonté de séparer PostFinance de la Poste et de la transformer en SA. Ce projet de révision de la législation postale renforce la volonté du Syndicat de la Communication de proposer directement au peuple une vision ambitieuse et généreuse du service public postal. Le 13 juin prochain, les délégués du syndicat décideront ainsi du lancement d’une initiative populaire qui entend ancrer dans la Constitution le service universel et le réseau postal, ainsi que leur financement par le maintien d’un monopole résiduel sur le courrier et par les bénéfices d’une banque postale qui resterait entièrement entre les mains de la Poste. |
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Berne, le 20 mai 2009 |