Pas de droit de tuer l´avenir !
Voici maintenant trois ans que les salariés avec la FILPAC/CGT, ont gagné le maintien de leur entreprise et la sauvegarde des emplois. Le tout, avec une régression importante des conditions de travail et de la rémunération. L'ensemble de ces efforts devait servir à lancer un projet industriel garantissant l'avenir de nos emplois et répondant aux besoins du secteur dans le cadre d'un développement social et environnemental. Depuis trois ans la direction, n'a rien fait. Pire, elle continue dans une voie qui ne fait que détruire des compétences et du savoir faire. Le tout pour offrir à trois actionnaires de futurs bénéfices juteux. C'est cette logique de financiarisation de l'économie au détriment d'un développement d'une économie industrielle qui a fait naître la crise économique que l'on connait.
La ville de Corbeil- Essonnes, et ses environs subissent depuis des années la casse de l'emploi, et particulièrement celle de l'industrie. Malheureusement, les quelques emplois qui viennent en substitution sont pour la plupart précaires et assurent peu d'avenir pour les salariés et les habitants de la ville.
La responsabilité de Monsieur Dassault, grand patron de presse, Sénateur et Maire de la ville est aux premières loges.
Aujourd'hui notre action est la résultante des choix financiers de Monsieur Dassault au détriment des engagements qu'il avait pris envers nous en 2006.
Monsieur Dassault non content d'être un homme très riche, veut obtenir une baisse de l'ordre de 40 % des prix d'impression de ses magazines (TV magazine, Figaro magazine, Figaro madame ...). Pas une seule entreprise, et encore moins dans le secteur industriel, ne peut supporter une telle baisse sans casser des emplois, sans faire du dumping social par la baisse des salaires, l'augmentation du temps de travail, la dégradation des conditions de travail.
La CGT s'oppose à cette logique, et depuis 10 ans lutte pour gagner un projet industriel. Aujourd'hui encore, nous souhaitons faire la démonstration que d'autres choix sont possibles et que notre entreprise a tous les atouts pour répondre aux besoins des éditeurs, des consommateurs, dans une approche équitable de la répartition des richesses. Le groupe CirclePrinters, repreneur de Quebecor Europe, reste quant à lui dans une logique de destruction en pensant que la diminution du nombre de machines fera remonter les prix. Leur seule ambition, est de mener une spéculation en raréfiant les moyens de production au détriment de nos emplois.
Les salariés d'Hélio-Corbeil comme ceux D'Altis ou de la Snecma défendent leurs emplois mais aussi l'avenir de toute une économie locale. Notre avenir est aussi le vôtre. Nos emplois sont ceux de vos proches et demain des générations futures !
La CGT exige de Monsieur Dassault, ainsi que de son groupe, la SOCPRESSE, qu'ils se mettent autour de la table avec les syndicats et qu'ils négocient le maintien d'un chiffre d'affaire équitable entre les intérêts de l'éditeur et celui des salariés. Qu'un partenariat doit être imaginé, pour faire en sorte que l'industrie graphique puisse répondre aux besoins des éditeurs. Les investissements lourds de l'industrie, et la prise en compte des enjeux sociaux et environnementaux ne peuvent être de la seule responsabilité des imprimeries. Le rapport client et fournisseur doit changer ! La mise en place des "bilans carbone" peut apporter un avenir à notre planète en imposant une diminution des transports routiers.
La CGT propose un moratoire sur la renégociation de l'accord commercial, le temps d'envisager des réponses industrielles, économiques et sociales.
Le Maire devra en tout état de cause rendre des comptes quant aux risques qu'il ferait prendre aux salariés de Corbeil, en retirant ses travaux d'Hélio-Corbeil pour augmenter ses profits personnels, et ce dans une période de crise dont les salariés ne sont en rien responsables.
La CGT interpelle toutes les forces politiques, associatives à s'unir pour gagner un avenir industriel à l'entreprise bicentenaire de Corbeil- Essonnes. Un projet citoyen pourrait voir le jour. La force collective de la somme de nos idées et actions individuelles sont capables de déplacer des montagnes.
La CGT dans les semaines à venir proposera une réunion publique pour construire un avenir sur l'enjeu de l'emploi industriel.